Kids Return, quand Kitano regarde la jeunesse, constat à l'ironie lucide et aux accents autobiographiques

Publié le par Nostalgic-du-cool


cycle 
 
 cinema japonais

J'ai essayé de traiter le film dans sa globalité en évitant de mettre des spoilers trop importants qui vous gacheraient le film , toutefois si vous voulez que le film soit une surprise totale attendez avant de lire cet article


                           Voilà il fallait bien que ça arrive, il fallait bien qu'un jour j'évoque ce géant du cinéma japonais qu'est Takeshi Kitano. Je dois avouer que je fais ça avec une certaine appréhension tant le talent de cet homme qui est mon réalisateur preferé, mais aussi l'avatar de notre blog, me fascine. C'est lui qui a fait que je me suis interessé au cinéma asiatique c'est le premier réalisateur sur lequel je me suis penché, c'est celui par qui tout est arrivé... Ainsi comment ne pas aborder ce personnage majeur lors du cycle japonais. Jusqu'à présent j'avais toujours repoussé mes critiques tant son oeuvre est dense et profonde au point qu'on a jamais l'impression d'en avoir saisi tout le sens. Mais desormais au pied du mur je me dois d'évoquer ce génie insaisissable au style épuré mais éblouissant, aux intrigues limpides mais bouleversantes. C'est un cinéma déstabilisant et puissant, chez lui l'inexpressivité devient émotion, la mort est une échappatoire, la violence se fait poésie, l'évidence devient douteuse. Dans le cinéma de Kitano un rien fait tout, le spectateur est balladé, la violence toujours soudaine et crue l'assome, puis c'est la poésie au détour de nulle part qui vient l'aveugler par sa brulante beauté. C'est un cinéma des extrêmes des contraires, un peu à l'image de l'homme comique déconneur à la télé et cinéaste inquiet et intelligent, c'est sombre mais lumineux, c'est trivial et poétique, c'est un cinéma si simple et pourtant même en plusieurs heures je ne pourrais pas le définir.



                         Je ne savais pas trop quoi aborder, j'adore tout ce qu'il fait, donc s'il y en a qui lisent ceci en attendant que j'attaque le maître vous pouvez passer votre chemin. J'ai finalement opté pour Kids Return, non pas parce que c'est un film génial, émouvant et une brillante critique de la société ce genre de réflexions emphatiques je peux en avoir pour tous les films que j'ai vus de lui, mais d'abord parce qu'il ne joue pas dedans ça m'impressionne donc un peu moins, puis c'est un film qui marque sa renaissance après une période difficile. En effet son précedent film Getting Any? sorti en 1994 qui est une sorte de farce absurde et burlesque s'est fait massacrer par la critique nippone, alors que pourtant c'est un comique reconnu et apprécié dans son pays pour son humour potache mais là ça ne passe pas. Mais surtout le 2 août 1994 après avoir bien bu Kitano prend sa moto, s'endort et va s'écraser contre un mur, il frôle la mort passe 10 jours de coma, il reste paralysé du côté droit du visage (d'ou les tics qu'il a et qu'il a su parfaitement integré à son jeu). Un échec, un accident beaucoup pense donc que sa carrière dans le cinéma est fini, mais tel le phénix il renait sur les cendres de ce passé douloureux avec un drame magnifique sur l'adolescence : Kids Return. Le film connait un véritable succès c'est son premier film qui marche dans son pays, ses précédents films n'avaient marché qu'à l'étranger. C'est un moins introspectif que ses précedents et surtout plus critique livrant un portrait acide de la société japonaise. On a parlé d'une critique de la jeunesse c'est plus exactement une critique de la société au travers du quotidien de ces jeunes, la charge contre l'éducation est féroce. Ce n'est pas un vieux blasé réac fustigeant les jeunes mais un observateur lucide, fort de sa propre éxpérience car le film est fortement autobiographique, qui s'inquiète des failles du système.



                           Mais évoquons un peu ce sujet entre fiction et autobiographie, critique de la société et constat amer de l'échec. Shinji et Masaru sont deux copains, deux jeunes lycéens, des cancres qui passent leur temps à glander, à faire des blagues et à jouer aux petites frappes en racquettant leur collègues (enfin ça c'est plutôt Masaru). Les profs les considèrent comme des idiots oisifs qui ont déjà raté leurs vies et qui tant qu'à faire feraient mieux de gagner du temps en quittant l'école et en allant zoner ailleurs. Ces derniers passent donc leurs temps entre l'école où ils ne vont pas en cours et à trainer dans les cafés, d'ailleurs dans un bar ils vont rencontrer un groupe de yakuzas attablés et ils vont être impressionés par la classe du boss, véritable petit chef à l'attitude paternaliste que tout le monde connait et respecte. Ici Takeshi Kitano rappelle une certaine réalité en montrant que les yakuzas certes mafieux dangereux sont toutefois assez bien integrés dans leurs quartiers où ils jouent un certain rôle de régulateur social, sorte de police parallèle et donc n'ont pas une image aussi terrible que ce que l'on pourrait croire malgré leurs agissements. Ils ne sont pas de simples voyous, ils ont vraiment un rôle social dans les quartiers qu'ils dominent, ils font partie du paysage. Il montre aussi que devenir un yakuza peut être une alternative interessante pour les jeunes paumés et desoeuvrés qui sont facilement fascinés par le statut du yakuza, homme riche et respecté ou plutôt craint. Ici le chef sympa avec les jeunes leur payant des repas, demandant des nouvelles voit aussi qu'ils sont des recrues potentielles. Il faut savoir que Kitano issu d'une famille pauvre a grandi en contact avec les yakuzas de son quartier. Désolé pour cette parenthèse mais l'oeuvre de Kitano est toujours plus riche qu'en apparence.


Les Yakuzas bien reconnaissables à leurs tenues colorées (de face à gauche le génial Susumu Terajima à côté Ryo Ishibashi qui joue le chef généreux des Yakuzas)

                       Donc revenons à l'intrigue après cette digression qui vous verrez n'est pas anodine. Donc un jour Masaru se fait tabasser sous les yeux de Shinji par un boxeur en réprésaille des personnes qu'il avait rackettées. Le premier décide donc de se mettre à la boxe pour se venger et le second décide de suivre son copain. Ils ont enfin un objectif, un but et ils commencent à se consacrer à leurs nouveaux sports. Masaru est très enthousiaste et plein de rêve, il veut en découdre Shinji lui est plus discret mais surtout il est bien meilleur boxeur ce que son ami va apprendre à ses depens. En effet personne ne veut se battre contre Masaru d'une part parce qu'il n'est pas bon et de deux car il est nerveux et tape dans le dos etc... Il ne reste donc que Shinji et ce dernier un peu mal à l'aise va ridiculiser sans le vouloir son ami tant la différence de niveau est grande. Masaru honteux s'en va, l'amitié des deux protagonistes semble mis en suspens. Ils ne se voient plus et ce n'est que plus tard Shinji decouvrira que son ami est devenu le larbin des yakuzas dans l'espoir d'en devenir un lui même. Les deux amis vont rapidement progresser en parallèle dans leur domaine respectif : Shinji possède un talent prometteur et commence à enchainer les victoires quand à Masaru il a vite gravi les échelons devenant un véritable yakuza avec tatouage et hommes de main. Ils ne se fréquente plus trop mais ont conservé leur amitié comme l'affirme Masaru "Quand tu seras un champion et moi un caïd, on se retrouvera." Les deux zozos du lycée semblent avoir trouver leurs voies.


A gauche Masaru qui fait son petit voyou dans l'école, à droite nos deux compères déguisés essayant de rentrer dans un ciné X

                      Mais Kitano filme la réalité et les voies des deux jeunes si elles sont interessantes, sont complexes. La boxe exige une certaine rigueur, c'est un sport dans lequel on ne peut mentir et Shinji va lui même se gâcher, de son côté Masaru va découvrir que l'univers des yakuzas n'est pas qu'un monde de frime et d'esbrouffe, mais un univers violent et surtout codifié avec une morale certes pervertie mais stricte. Quand il va commencer à faire le con c'est plus comme au lycée là c'est vraiment dangereux. Mais je ne vais pas tout raconter je dirai juste que tous deux ont joué avec la vie et qu'ils ont perdue. Vous avez peut être l'impression que je fais des spoilers mais Kitano destrucure volontairement son récit et dès la scène d'introduction on voit les 2 amis à ce moment précis, ils ont tous les 2 essuyé un échec et se retrouvent à la case départ pas mieux lotis qu'avant juste avec une mauvaise expérience dans leurs sacs. Il veut que l'on sache d'avance comment cela va finir et cela ne rend que la reflexion plus percutante et la critique brillante car nuancée. Pour analyser un peu plus en profondeur l'oeuvre j'ai décidé pour plus de clarté de la découper en petits paragraphes pour explorer les richesses de ce film.



Un constat amer : la tragédie de la jeunesse japonaise.
Takeshi Kitano n'est pas tendre avec les jeunes il estime qu'ils manquent de rigueur et cherchent un plaisir immédiat c'est d'ailleurs ces défauts qui précipiteront la chute de nos héros. Mais le réalisateur ne se positionne pas comme un moralisateur mais plutôt comme un observateur qui est passé par là, nous verrons que le film est dans une bonne partie autobiographique mais il ne voulait pas faire un film d'époque car c'est aux jeunes actuels qu'il souhaite s'adresser. Finalement son message est simple mais dur, comme il l'affirme : "un échec est un échec" il veut mettre en garde contre l'idée qu'un jeune peut faire tout ce qu'il veut, qu'il peut toujours tout recommencer. Il refuse ce discours facile et rassurant pour les jeunes mais surtout pour les adultes qui l'assènent, il rappelle qu'on peut foutre facilement sa vie en l'air et ce même jeune, il tend à avertir et à responsabiliser les jeunes. J'ai été plutôt séduit par ce discours qui rejette la langue de bois et rappelle de dures réalités qui ne font pas plaisir à entendre : oui, l'échec existe tout n'est pas qu'un eternel recommencement.

Une société fautive
Beaucoup se sont arrêtés à la critique assez dure du réalisateur sur les jeunes mais ce qu'il attaque vraiment c'est la société, la véritable fautive, avec un système qui ne fait rien pour les aider. Quand on voit le film on comprend pourquoi ces jeunes ont perdu pied car il ne faut pas croire que Kitano soit la pour juger il se contente d'observer une triste réalité. La charge contre l'éducation est féroce, en effet au Japon elle a un rôle primordial les élèves ont une énorme pression, on donne l'impression que de leur scolarité découlera leur réussite, il n'y a pas de seconde voie c'est la réussite ou l'échec et donc les cancres sont automatiquement des ratés, ils sont mis à l'écart et on leur assure déjà une vie de minable. Ainsi comment un jeune désabusé par son propre système scolaire peut il s'en sortir? Comment s'en sortir quand encore adolescent on attend déjà plus rien de l'existence? C'est la question tragique que soulève le film dénonçant un système qui met une pression considérable sur les bons élèves et délaisse totalement les moins bons, paradoxe de l'échec d'une école de la réussite qui à trop viser l'excellence a perdu de vue l'humain. D'ailleurs le constat pessimiste va plus loin car le réalisateur suit aussi le bon élève qui après avoir trimé à l'école se retrouve à bosser dans une grosse boite comme petit cadre. Des deux côtés l'avenir du jeune japonais n'est guère enviable et cela nuance considérablement la critique à l'encontre des jeunes en la mettant en perspective.


Shinji avant son premier combat

Des seconds rôles bouleversants.
Malgré les apparences, on a tendance à résumer ce film à Masaru et Shinji mais contrairement à ses habitudes Kitano entremèle plusieurs histoires et plusieurs personnages. On suit ainsi plusieurs camarades des deux héros. On voit ainsi le parcours de deux élèves qui formaient déjà au lycée un duo comique et qui essaient de percer, eux connaissent le cheminement inverse de Shinji et Masaru les débuts sont difficiles, les salles sont vides mais ils persévèrent et progressivement ils gagnent en notoriété. Eux ont réussi à s'en sortir par le rire (on peut penser que c'est un peu autobiographique mais nous y reviendrons). C'est aussi l'histoire d'Hiroshi un personnage que je trouve tout à fait émouvant encore plus que les 2 protagonistes principaux, c'est un élève discret et timide, sérieux, amoureux de la serveuse du café où vont zoner nos héros qui en profitent pour se moquer de lui. C'est un type gentil et bosseur qui va rapidement se trouver un boulot dans une boîte qui vend des balances, un métier passionant et enrichissant où son patron traite ses employés de voleurs car inefficaces. Ecoeuré il deviendra chauffeur de taxi découvrant une réalité toujours aussi morne, au moins réussira t'il à épouser la fille qu'il aime. Ainsi le réalisateur ne montre pas seulement qu'un type d'élèves avec le cas extrême des cancres mais il essaie d'avoir une vision large et tout à fait percutante qu'il explique très bien.

TAKESHI KITANO : "Dans ce film, j'ai mis l'accent sur deux cancres, mais le destin du troisième, celui qui travaille normalement est encore pire. Au Japon, le sort des gens ordinaires (ceux qui ne font pas partie de l'élite) n'est pas plus enviable. Ce destin se résume à une ambition : devenir employé dans une grande compagnie et y travailler jusqu'à la fin de ses jours. Il y a même une maladie reconnue par le ministère e la santé, c'est la mort par excès de travail..."


Un récit en partie autobiographique

En effet l'histoire s'inspire pour partie de la jeunesse de Takeshi Kitano, il explique que Shinji c'est un peu lui dans sa jeunesse. Comme lui il avait un ami qui s'est fait tabasser et donc ensemble ils ont décidé de s'inscrire dans un club de boxe pour se venger, notre futur réalisateur était comme son personnage plutôt doué mais sa mère l'a supplié de s'arrêter ce qu'il a fait et tant mieux pour nous. D'ailleurs il considère la boxe comme un sport violent et estime que c'est cette violence qui la rend attractive. Dans le film ce sont des petits voyous humiliés qui se mettent à la boxe pour se défendre. On est loin de la boxe des films américains où c'est un sport noble pour les gentils paumés, ici c'est un sport de voyous on l'on apprend divers coups bas comme le coup de coude pour mettre discretement KO l'adversaire. Pour en revenir à l'aspect autobiographique il explique que les personnages sont inspirés de personnes qu'il a connues par exemple il a un ami qui est devenu chauffeur de taxi. Enfin les deux comiques qui se produisent dans un spectacle peuvent nous rapeller que Kitano a commencé sa carrière en tant que comique dans un duo intitulé "The Two beats"... Finalement on peut considérer que l'auteur parle en connaissance de cause, il a connu le monde de la boxe et lui aussi a eu une adolescence incertaine.



Les thèmes Kitanesques.
Il y a des thèmes récurrents dans son cinéma. Ici on en retrouve plusieurs, tout d'abord il y a son humour si particulier, absurde et un peu pince sans rire. Un humour savoureux, toujours surprenant, étrangement excentrique, véritable soupape de légéreté quand la réalité dépeinte devient trop sombre. Kitano manie cet outil à la perfection et c'est d'ailleurs interessant de voir que l'humour assez burlesque de ses films est bien différent de l'humour potache et ouvertement débile du comique de télé. Ensuite comme toujours il décrit des paumés, des marginaux et c'est souvent lié à un autre thème très présent dans son cinéma, qui est celui des yakuzas, par défintion marginaux. Il montre le pouvoir de fascination qu'ils exercent mais aussi leur part d'ombre, la violence latente et surtout la précarité de la vie du yakuza. Il y a aussi une influence primordiale dans le cinéma de Kitano c'est le théâtre japonais, dont le rôle est central dans sa direction des acteurs. En effet les interprètes du théâtre Nô portent tous des masques, pourtant grâce à l'intrigue il réussissent à transmettre des émotions malgré leurs visages figés. Cela explique pourquoi son cinéma est aussi peu expressif. Lui comme ses acteurs doivent limiter leurs mouvements, leurs expressions se limitant à l'essentiel et cette simplicité, cette économie de moyen, cette sorte de détachement, donne une incroyable intensité à un simple regard, à un demi sourire. Cela explique la parfaite alchimie qu'il réussit a créer entre son intrigue, ses acteurs et la musique, les trois sont etroitement imbriqués. Enfin il y a cette atmosphère récurrente qu'il distille, mélancolique et pudique, évitant tout pathos, et qui fait que l'univers du réalisateur reste impregné en nous bien après le film dans une sorte de spleen. Ce sont des thèmes classiques du cinéma de Kitano. Mais ici il s'enrichit d'une véritable critique de la société, aspect qui n'etait pas aussi important dans ses précedents films. Enfin rarement une fin n'aura été aussi ambigue entre pessimisme noir et espoir persistant, merveilleusement condensé dans un final splendide en justes quelques mots... D'ailleurs Takeshi Kitano explique qu'en France on partage plutôt son avis estimant que c'est fini pour eux, c'est cruel mais rassurant alors qu'au Japon ils ont tendance à dire "bêtement" pour reprendre le réalisateur qu'il faut continuer...

Shinji : Tu crois que c'est fini pour nous?
Masaru: Idiot ! Ca ne fait que commencer.

La réalisation : Kitano ce génie.
La aussi il y a certains aspects recurrents car comme je l'ai dit Takeshi Kitano a une manière bien à lui de faire du cinéma. Dans un style épuré, dépourvu de tout superflu et contemplatif avec une utilisation toujours parfaite de la musique, avec une direction d'acteurs absolument impeccable. Un cinéma qui prend du temps pour rendre bouleversant ce qui semblerait insignifiant, un cinéma où même le silence est beau. En une ballade à vélo, avec un simple jogging il a tout dit sur le lien d'amitié qui unit Shinji à Masaru. Je ne sais pas trop quoi dire de sa mise en scène je crois que je la trouve parfaite tout simplement, à la fois naturelle et travaillée, minutieuse, d'une incroyable acuité, avec un véritable sens du détail qui lui permet  de laisser le sens nous echapper un peu pour qu'on vienne nous même le construire. Certains oseront dire que c'est lent mais je crois qu'il faut être sourd pour dire ça car le talent fabuleux du réalisateur est qu'il fait parfaitement coller la musique à l'image et donc même s'il ne se passe rien c'est un plaisir pour les oreilles. Puis le son c'est pas n'importe qui, c'est monsieur Joe Hisaishi certainement l'un des plus grands compositeurs actuels qui signe ici encore une fois une BO sublime au rythme enlevé et aérien, bref l'image d'un Kitano associé au son d'un Hisaishi je ne vois pas comment on peut trouver cela lent (remarquez je ne comprends aucune des critiques que l'on peut formuler à l'égard des deux, notez donc que cet article est d'une parfaite objectivité.) Enfin les acteurs sont tous impeccables que ce soit les classiques comme Susumu Terajima que l'on voit dans quasiment tous les films du réalisateur, ou Ryo Ishibashi autre grand acteur qui a tourné plusieurs fois avec lui. Tout comme les deux jeunes Masanobu Ando (Shinji) et Ken Kaneko (Masaru) qui ne sont pas en reste, pourtant ils ont été trouvés lors d'un casting improvisé et malgré cela ils livrent une prestation bouleversante toute en pudeur.


Masaru dans son costume de yakuza

                 Bref tout simplement un film sublime, un film incontournable à voir pour quiconque s'estime amateur de ce réalisateur, ou quiconque s'estime amateur de cinéma. Cest dur mais c'est beau, c'est limpide, émouvant, c'est au plus près de la réalité et pourtant ça a ce je ne sais quoi de poésie. Kids Return surprend tout en restant cohérent avec la filmographie du réalisateur, en tout cas rarement portrait de la jeunesse japonaise n'aura été aussi lucide, Kitano s'efface derrière la caméra pour mieux capter la réalité qui l'entoure. Il prend de la hauteur pour nous livrer un film puissant, sombre et ambigu, un drame précieux sur l'adolescence un pur chef d'oeuvre qu'il ne faudra pas sous estimer. Certes ça pique les yeux tant c'est âpre, ça laisse un drôle de gout dans la bouche tant c'est amer mais surtout ça touche notre âme tant c'est beau...

(A voir ici le site consacré au réalisateur qui m'a bien aidé, aussi à lire ici la critique de Ballbreaker qui lui aussi a bien décelé le chef d'oeuvre !)

Nostalgic Du cool


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S
SeotonsMai peut-être soit juste un simple objet essentiel dedans durée de vie, films de film, film et donc série télévisée !
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C
Le parcours des deux amis, l'un malfrat l'autre plus intellectuel me rapelle Friend, car dans ce film tout comme ici, malgré la distance qui s'installe, malgré les parcours différents, les amis restent amis.<br /> Article très complet en tous cas, qui donne vraiment envie de (re)voir le film !
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