Invisble Waves.
Invisible waves, Pen-ek Ratanaurang, Thaïlande, 2006.


Ratanaruang et Asano sentendent apparemment très bien, puisque cest le deuxième film consécutif ou ils se côtoient. Ou plutôt ou le premier dirige le second. Après Last life in the universe, Invisible waves. Même genre de titre, un peu métaphysique, même ambiance très édulcorée et paisible. Je lannonce tout de suite : Invisible waves plaira sans doute aux amateurs din the mood for love ou autres 2046. Le rythme est dans lensemble lent, lhistoire tranquille et les personnages sont les exacts opposés de Joe Pesci Autrement dit lapoplexie semble parfois les guetter. Fans de Jackie Chan ou de la Shaw, passez votre chemin. Ici patience et ultra sensibilité sont de rigueur pour ressentir des émotions fortes. Je dois avouer que pour ma part, jai quelque fois sentit des longueurs, et jaurais préféré que le film dure 1h30 plutôt que 2h. Mais avant de passer à la critique, un petit résumé.

Pen-ek Ratanaruang

Tu n'est pas le seul à t'ennuyer Tadanobu...
Le résumé est volontairement court, lapidaire et complet. Pas de relief spécial, pas de grandes tensions, car le film ne joue pas sur ces effets. Tournée à laméricaine, par Mann ou Scorsese ce film aurait été explosif, plein deffet spéciaux et de suspense. Mais avec des « si » on met Paris en bouteille, et ici, ce nest pas le cas, loin de la. Pour commencer, le titre : « Invisible waves », vagues invisibles la mer est dhuile, pas de tsunami en vu ! Calme est le maître mot de ce film. Or mis quelques coups de feu, dans les dernières 20 minutes, et des coups de poing dans une porte qui ne veut pas souvrir, pas grand-chose de terrible. La mort de la jeune Seiko symbolise bien ce quon ressent face à ce film. Elle meurt étouffée, elle se débat seule sur le sol, tentant désespérément de faire rentrer de loxygène dans ses poumons, devant son assassin impassible. Et bien cest un peu pareil pour le spectateur, qui reste impassible devant le film qui se suicide tout seul. Non je suis méchant, et ça ne ressemble pas à ce blog. Les acteurs sont bons, la mise en scène travaillée, la mise en situation et les décors toujours bien trouvés, en fait cest juste le rythme qui est rebutant. Il faut aimer. Il y a cette ambiance très calme, cette musique très fluide en permanence, ces personnages qui semblent amorphes, notamment Tadanobu Asano (Kyoji) qui a toujours lair de rêver éveillé, de ne pas savoir ou aller,comment faire, de rester passif devant les événements Et puis la beauté plastique des images ne fait pas tout, il faut du rythme, quelque chose qui remue le spectateur, qui le tienne en éveil. La on a parfois limpression que le climat tropical du la Thaïlande sabat sur nous, on dodeline de la tête, on se demande ce que va faire le personnage. Personnage qui reste dailleurs toujours très loin de nous. Pas de détail sur sa vie, sur ses activités, peu de dialogues virulents, peu de situations révélatrices, la patron est le patron, on ne le connaît pas, ne sait pas ce quil fait. Pareil pour Kyoji, on ne peut ni sidentifier à lui ni laimer, ou le détester, il laisse indifférent. Peut être était-ce le but du réalisateur. Pour ma part, il na pas réussit à mhypnotiser, à me faire pénétrer son univers un peu paranormal. Je suis resté hermétique. Sans doute ce film sapprécie-t-il de façons extrêmement variable selon lhumeur ou lon est, selon la façon dont il résonne en nous (façon qui dépend de trop de chose pour quon puisse lanalyser), selon le format on lon voit le film. Le DVD nest peut être pas la meilleure, sur un écran dordi en plein jour. La photo très peu nuancée y est peut être mal rendue, ce qui détruit tout un pan du film, de lunivers du réalisateur. Peut être la VF est elle trop minable pour quon puisse apprécier les intonations envoûtantes des dialogues. La qualité du film reposant en grande partie sur ces critères, et dun goût facile à satisfaire, je penche pour cette interprétation de mon insatisfaction. La première partie du film, mi-onirique mi-réelle nayant pas remplit son rôle dhypnotisation, la seconde na pas pu, na pas su me surprendre, méveiller de la bonne façon. Je pense que je ne serais pas le seul à penser cela, tout en soulignant le travail très intéressant bien quun peu auteurisant à mon goût du réalisateur, ainsi que celui sur les bruitages Petites anecdotes : Noi et Nid, la jeune femme et son bébé, dont les prénoms apparaissaient déjà dans last life and the universe. Simple jeu de léquipe du film assure Ratanaruang. Idem pour le lézard, bestiole très présente dans le film déjà cité plus haut. Enfin, le mot MURDER écrit à lenvers sur le miroir de la chambre de Kyoji, référence à Shining (que je n'arrive pas très bien à comprendre..).

(Bon, petit problème de dernière minute, Nostalgic ayant eu des problèmes avec son magnétoscope, il ne pourra ni voir ni commenter ce film avant un petit bout de temps, ce qui fait que je le publie en l'état, en espérant ne pas trop vous décevoir par ce court article un peu brouillon...)
PS : Ah ! Oui. Eric Tsang est très convaincant en moine blessé dans ce film. On le saura quil est bouddhiste !
PS again: Pour les amateurs de kafka: la première partie, dans le bateau, m'a fait penser au voyage du jeune K. lorsqu'il se rend en amérique dans le roman Amerika/der Verschlossener...

Carcharoth
Image issues du dossier de presse Wild Side, droits réservés.




