Invisble Waves.

Publié le par Nostalgic-du-cool

Invisible waves, Pen-ek Ratanaurang, Thaïlande, 2006.

Pan Européenne Edition

Ratanaruang et Asano s’entendent apparemment très bien, puisque c’est le deuxième film consécutif ou ils se côtoient. Ou plutôt ou le premier dirige le second. Après Last life in the universe, Invisible waves. Même genre de titre, un peu métaphysique, même ambiance très édulcorée et paisible. Je l’annonce tout de suite : Invisible waves plaira sans doute aux amateurs d’in the mood for love ou autres 2046. Le rythme est dans l’ensemble lent, l’histoire tranquille et les personnages sont les exacts opposés de Joe Pesci… Autrement dit l’apoplexie semble parfois les guetter. Fans de Jackie Chan ou de la Shaw, passez votre chemin. Ici patience et ultra sensibilité sont de rigueur pour ressentir des émotions fortes. Je dois avouer que pour ma part, j’ai quelque fois sentit des longueurs, et j’aurais préféré que le film dure 1h30 plutôt que 2h. Mais avant de passer à la critique, un petit résumé.


Pen-ek Ratanaruang

Kyoji est cuisinier pour un mafieux, dont les activités nous seront tout le long du film inconnues, mais qui semble avoir beaucoup d’argent, de pouvoir et d’influence. Il couche avec sa femme, qui est amoureuse de lui. Apparemment lui moins. Son patron, au bout de plusieurs mois, apprend que sa femme le trompe. Il demande à Kyoji de la tuer, puis organise sa fuite hors du pays vers la Thaïlande. Dans le bateau, de nombreux désagréments se produisent, on l’enferme dans sa cabine, etc… Il rencontre tout de même une jeune femme (Noï) et son bébé, avec qui il se lie d’amitié. A son arrivée, il se fait voler le peu d’argent qu’il avait et toutes ses affaires. Après avoir contacter son patron, il rencontre un homme chargé par le boss de lui remettre des liquidités et de l’aider à vivre. Il découvre alors, au hasard d’une maladresse, que l’homme est celui la même qui l’a dépouillé, peut être aussi celui qui l’avait enfermé dans sa cabine lors du voyage. Se rendant compte qu’on le manipule, il questionne son contact, et se rend vite à l’évidence devant la réaction de ce dernier : son patron l’a condamné à mort, après l’avoir forcé à tuer son amante, accessoirement la femme du boss. Alors que sa vie semble prête de se terminer, il parvient à s’enfuir, et à se faire passer pour mort. De retour dans son bouiboui à Macao, il se procure une arme auprès du moine qui lui avait fournie de l’argent pour vivre en Thaïlande, et se rend au domicile de son patron. La, il le surprend en train de cuisiner une soupe pour sa copine, qu’il s’apprête à demander en mariage. Ce n’est autre que Noï, qui les trouve en train de discuter le pourquoi de la vengeance, et ne comprend pas grand-chose. A la vision de ce couple heureux avec le bébé, il ne se sent plus la cœur à tuer son patron, et s’en va. En chemin, il croise l’homme qui devait le tuer en Thaïlande (le lézard), discute avec lui, et finalement se retrouve sur le port à lui raconter sa vie… C’est alors que le lézard le tue, par fidélité au patron, après avoir jurer d’accomplir sa dernière volonté, poster une lettre à l’adresse de sa logeuse (à qui il avait jurer d’écrire).

Tadanobu Asano. Pan Européenne Edition
Tu n'est pas le seul à t'ennuyer Tadanobu...

Le résumé est volontairement court, lapidaire et complet. Pas de relief spécial, pas de grandes tensions, car le film ne joue pas sur ces effets. Tournée à l’américaine, par Mann ou Scorsese ce film aurait été explosif, plein d’effet spéciaux et de suspense. Mais avec des « si » on met Paris en bouteille, et ici, ce n’est pas le cas, loin de la. Pour commencer, le titre : « Invisible waves », vagues invisibles… la mer est d’huile, pas de tsunami en vu ! Calme est le maître mot de ce film. Or mis quelques coups de feu, dans les dernières 20 minutes, et des coups de poing dans une porte qui ne veut pas s’ouvrir, pas grand-chose de terrible. La mort de la jeune Seiko symbolise bien ce qu’on ressent face à ce film. Elle meurt étouffée, elle se débat seule sur le sol, tentant désespérément de faire rentrer de l’oxygène dans ses poumons, devant son assassin impassible. Et bien c’est un peu pareil pour le spectateur, qui reste impassible devant le film qui se suicide tout seul. Non je suis méchant, et ça ne ressemble pas à ce blog. Les acteurs sont bons, la mise en scène travaillée, la mise en situation et les décors toujours bien trouvés, en fait c’est juste le rythme qui est rebutant. Il faut aimer. Il y a cette ambiance très calme, cette musique très fluide en permanence, ces personnages qui semblent amorphes, notamment Tadanobu Asano (Kyoji) qui a toujours l’air de rêver éveillé, de ne pas savoir ou aller,comment faire, de rester passif devant les événements… Et puis la beauté plastique des images ne fait pas tout, il faut du rythme, quelque chose qui remue le spectateur, qui le tienne en éveil. La on a parfois l’impression que le climat tropical du la Thaïlande s’abat sur nous, on dodeline de la tête, on se demande ce que va faire le personnage. Personnage qui reste d’ailleurs toujours très loin de nous. Pas de détail sur sa vie, sur ses activités, peu de dialogues virulents, peu de situations révélatrices, la patron est le patron, on ne le connaît pas, ne sait pas ce qu’il fait. Pareil pour Kyoji, on ne peut ni s’identifier à lui ni l’aimer, ou le détester, il laisse indifférent. Peut être était-ce le but du réalisateur. Pour ma part, il n’a pas réussit à m’hypnotiser, à me faire pénétrer son univers un peu paranormal. Je suis resté hermétique. Sans doute ce film s’apprécie-t-il de façons extrêmement variable selon l’humeur ou l’on est, selon la façon dont il résonne en nous (façon qui dépend de trop de chose pour qu’on puisse l’analyser), selon le format on l’on voit le film. Le DVD n’est peut être pas la meilleure, sur un écran d’ordi en plein jour. La photo très peu nuancée y est peut être mal rendue, ce qui détruit tout un pan du film, de l’univers du réalisateur. Peut être la VF est elle trop minable pour qu’on puisse apprécier les intonations envoûtantes des dialogues. La qualité du film reposant en grande partie sur ces critères, et d’un goût facile à satisfaire, je penche pour cette interprétation de mon insatisfaction. La première partie du film, mi-onirique mi-réelle n’ayant pas remplit son rôle d’hypnotisation, la seconde n’a pas pu, n’a pas su me surprendre, m’éveiller de la bonne façon. Je pense que je ne serais pas le seul à penser cela, tout en soulignant le travail très intéressant bien qu’un peu auteurisant à mon goût du réalisateur, ainsi que celui sur les bruitages… Petites anecdotes : Noi et Nid, la jeune femme et son bébé, dont les prénoms apparaissaient déjà dans last life and the universe. Simple jeu de l’équipe du film assure Ratanaruang. Idem pour le lézard, bestiole très présente dans le film déjà cité plus haut. Enfin, le mot MURDER écrit à l’envers sur le miroir de la chambre de Kyoji, référence à Shining (que je n'arrive pas très bien à comprendre..).



Kyoji… personnage intéressant, rongé par la culpabilité sans que cela ne se voit, sauf à la fin, ou il voit sa vie comme terminée, achevée. Le thème de la rédemption étant évoqué tôt dans le film, par le barman du bateau, qui s’est lui-même attribué cette tache pour se punir de la souffrance qu’il a causé à ses parents étant jeune. Asano se laissera tuer pour avoir été fidèle à son patron en tuant sa femme… J’en reste la, j’arrête mon blabla, je laisse le clavier à Nostalgic qui arrive sous un tonnerre d’applaudissements et va sûrement nous donner une vision bien différente de la mienne, lui, ce grand amateur de last Life…
(Bon, petit problème de dernière minute, Nostalgic ayant eu des problèmes avec son magnétoscope, il ne pourra ni voir ni commenter ce film avant un petit bout de temps, ce qui fait que je le publie en l'état, en espérant ne pas trop vous décevoir par ce court article un peu brouillon...)

PS : Ah ! Oui. Eric Tsang est très convaincant en moine blessé dans ce film. On le saura qu’il est bouddhiste !
PS again: Pour les amateurs de kafka: la première partie, dans le bateau, m'a fait penser au voyage du jeune K. lorsqu'il se rend en amérique dans le roman Amerika/der Verschlossener...



Carcharoth

Image issues du dossier de presse Wild Side, droits réservés.









Publié dans Thaïlande

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