A Legend is born : Ip Man (Yip Man chinchyun), Herman Yau, 2010

Publié le par asiaphilie

 

A Legend is born : Ip Man (Yip Man chinchyun), Herman Yau, 2010

 

 

 

 

The Legend is Born – Ip Man poster

 

Après avoir critiqué le Ip Man de Wilson Yip avec Donnie Yen, voici le héros chinois du moment de retour avec Herman Yau et Dennis To dans le rôle titre. Yau place son histoire en amont des films de Yip. Les deux opus de ce dernier se déroulaient en effet pendant la seconde guerre mondiale et après (nous aurons l'occasion bientôt de parler d'Ip Man 2) tandis que celui ci, bien qu'il ne soit en rien une préquelle se situe dans les années 1910 à 1930 alors qu'occidentaux et japonais s'implante sur le marché chinois. Quelques scènes m'ont d'ailleurs fait penser au film de Tsui Hark « Wong Fei Hung » bien qu'il se déroule quelques années avant.

 

Le début du film est consacré aux années d'apprentissage de Ip Man et de son demi frère Tin Chi sous la tutelle du maitre Chan Wah Shun, puis on s'intéresse aux amourettes naissantes des deux protagonistes et d'une de leurs co-disciple. Cette dernière est éprise d'Ip Man, tandisque son demi frère l'aime tendrement et que le héros s'amourache de la fille d'un notable de Foshan. Ip Man doit cependant partir à Hong-Kong où il étudie dans un collège européen. Ce sera pour lui l'occasion d'apprendre l'anglais et de prouver à un des élèves occidentaux que les autochtones savent se battre. D'autant qu'il rencontre dans la ville un maître du Wing Chun qui lui enseigne une autre vision de cet art. La suite du film est occupée par la lutte contre des japonais essayant d'infiltrer et de dominer économiquement et martialement la Chine.

 

theipmanthe-legend-is-born-ip-man still02Comme dans Ip Man avec Donnie Yen, l'histoire est basée sur l'opposition avec les japonais, ou du moins des étrangers. Cependant le penchant dangereusement nationaliste du film de Wilson Yip ne se retrouve que dans une bien moindre mesure ici. Elle est plus nuancé et semble ne pas tomber dans les stéréotypes faciles et racoleurs. De plus, est présente ici une composante absente d'Ip Man ; celle de la discussion entre les différentes branches d'une tradition martiale, celle des combats internes à ces écoles de kung fu qui étaient plus attentives à défendre leur pré carré qu'à s'opposer aux envahisseurs. Par ailleurs l'histoire de ce film ne recoupe pas celle du Wilson Yip. On y voit ici une héros plus humain, moins mythifié. Les acteurs bien qu'un ton en dessous de Donnie Yen et de ses comparses se défendent tout de même très bien, et celui qui incarne le héros s'en sort même pas mal du tout, avec un jeu un peu différent de celui de son ainé, mais tout aussi convaincant.

Les combats sont dans le même style, et donc très récréatifs et réussis, les affrontements sont multiples et assez variés, de ce coté là aucune déception.

Le scénario par contre est une brin léger et prévisible, mais après tout c'est un film d'action ! La réalisation est maitrisée, assez originale et Herman Yau n'a rien à envier à Wilson Yip. Il en va de même pour la photographie, légèrement grisé ce qui donne un aspect vintage très réussi et qui colle bien au film.

 

thelegend-is-born-ip-man-review-3

 

Finalement ce film est un bon divertissement, avec des scènes de combats nombreuses et rythmées, des acteurs convaincants mais un scénario un peu plat, mal négocié et prévisible. Vivement donc le biopic d'Ip Man par Wong Kar Wai.

 

 

 

Carcharoth

 

Publié dans Chine et HK

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