Tetsuo II, Body Hammer, ou comment filmer à coup de marteau*.

Publié le par Nostalgic-du-cool

Tetsuo, Body Hammer, 1991, Shinya Tsukamoto



 

Deux ans après Tetsuo, Tsukamoto revient sur son film, avec une ambition plus large et des moyens toujours aussi minces. Interrompu dans son élan par un film de commande (« Hiruko the Goblin ») il ne reprend son projet que plus tard, même s’il le taraude durant tout le tournage. Si Tetsuo I était en noir et blanc, le 2 sera en couleur, ou plus précisément en bleu et rouge. La photo n’est en effet jamais naturelle, toujours retravaillé, modifiée, virant du bleu foncé au rouge ardent, en passant par l’orange et la rouille. J’ai déjà cité dans un article la phrase selon laquelle « un bon réalisateur fait toujours le même film ». On ne peut trouver exemple plus frappant qu’ici. Tsukamoto revient à la charge sur ce projet qu’il n’a jamais vraiment délaissé, sur ce thème qu’il s’est trouvé et qu’il ne lâche plus (enfin qu’il n’a pas lâché pendant au moins six films, dont deux court/moyen métrages : « Futsu size no kaijin » et Denchu Kozo, déjà traité ici). Après avoir passé un an sur Tetsuo, auquel il réfléchissait depuis au moins trois ans, puisque son premier court métrage (Futsu size no kaijin, 1986) reprenait déjà les scènes phares de ce film, le voila repartit pour plus d’un an de tournage et de galère avec la seconde version de son Tetsuo, qu’il remaniera sans cesse, réalisant encore un fois tout seul les effets spéciaux, le montage, la réalisation… Certains vont même plus loin, et parlent à la place de Tokyo Fist et Bullet Ballet de Tetsuo 3 et 4… Et c’est vrai que les thèmes centraux de ces films sont bel et bien les même, repris différemment, abordés sous un autre angle, mais identiques au final. On l’aura compris, Tsukamoto ne tourne pas ses films, il les accouche, les élèves et les dorlote, comme un bon père. Et la mise au monde est difficile, se fait dans la douleur et la crispation, avec les moyens du bord. Tsukamoto voulait réaliser ce deuxième opus, et malgré le refus des producteurs il l’a fait, quitte à le faire seul avec des amateurs volontaires, prêts à consacrer un an de leur vie pour le tournage. On est très loin pour les effets spéciaux des grands studios, de leur logiciel ultra performant et de leurs scènes sur fond vert. Ici, on tourne image par image les séquences qui le nécessite, même s’il faut y passer 15 jours ou un mois. Mais l’aspect amateur importe peu, puisque c’est le fond qui intéresse dans ce genre de film, même si dans celui-ci la forme vient aussi le servir, malgré (/avec) son aspect brouillon et bâclée. Mais je commence déjà à analyser, alors que vous ne connaissez pas encore l’histoire du film…



 

 (Je raconte ici tout, dans l’ordre chronologique, qui n’est pas celui du film, afin que le lecteur comprenne mieux, non pas que je le prenne pour un imbécile (loin de moi cette idée), mais tout simplement car le film est extrêmement compliqué et bordélique…)

 Il était un père –pour parodier un célèbre film- , ses deux fils et sa femme. Cet homme la, quelque peu névrosé, ne pouvait faire l’amour avec sa femme que s’il lui braquait un pistolet dessus. Décidément féru d’armes à feu, le voila qui offre à ses deux bambins autant de pistolets, afin qu’ils puissent se défendre. Et la, on rentre dans le fantastique : les deux enfants absorbe dans leur corps les armes, et arrivent petit à petit à les utiliser à volonté. Au début, il semble que ce soit le plus jeune qui soit le plus réceptif, mais c’est pourtant l’aîné qui tue ses parents, froidement. (Il tue son père qui venait de presser accidentellement sur la gâchette de son arme alors qu’il faisait l’amour avec sa femme, ce qui déclenche le désir meurtrier de l’enfant, qui va réduire les deux corps en bouillie) Devant l’horreur de son acte, mais surtout apercevant le plaisir qu’il y a pris, l’enfant s’oblige à oublier cette période, et est confié à une famille adoptive, sans mémoire, sans passé.




 On le retrouve trente ans plus tard, il est alors lui-même père, est marié, et a un boulot stable. Mais son quotidien est bouleversé le jour où deux étranges skinheads enlèvent son fils et lui administre un coup d’un pistolet bizarre. Il récupère finalement Minori après une course poursuite dans les rues et escaliers de Tokyo, lors de laquelle il manque de tomber dans le vide, poussé par un des kidnappeurs. Conscient de sa faiblesse, il se lance dans la musculation intensive, soulevant des masses de fonte énorme, se motivant avec l’image des ravisseurs, qu’il hait plus que tout. Mais un soir, encore une fois, son fils disparaît, alors qu’il est au téléphone avec les ravisseurs. Nouvelle course poursuite sur le toit de l’immeuble, bagarre avec le skinhead, qui projette le frêle Taniguchi contre la rambarde, puis saisi son fils par les bras et le suspend dans le vide, ce qui énerve prodigieusement son père, qui sue, fume, se convulse, et finalement explose à distance son propre enfant, emporté par sa rage destructrice, le tout sous les yeux de Kana, sa femme.




 On comprend alors quels étaient les motifs des skins, qui sont en fait les membres d’une sorte de secte, de club très fermé, qu’un savant fou et un homme pistolet (le frère cadet de Taniguchi) ont recrutés chez les sportifs de haut niveau. Lorsqu’on découvre leur antre, une usine désaffectée, on a l’impression de tomber dans un club underground de bodybuilding, car tous sont en train de s’exercer, en vue de devenir des armes redoutables. Et le coup de pistolet que Taniguchi a reçu était en fait une injection-test d’un produit censé déclencher la mutation qui transformera, une fois stabilisée, les sportifs en hommes-armes. Et comme il apparaît que l’injection a marché sur le sujet test, le frère cadet de Taniguchi (qui ne sait pas que c’est son frère qui a servit de cobaye) tue le savant, et utilise le pistolet sur tous les hommes.

 



Hors Taniguchi n’avait pas reçu l’injection, puisqu’elle s’était écrasée sur son agenda de poche, et celle-ci est mauvaise, et fais muter les hommes, mais elle les fait aussi « rouiller ». Les tests pratiqués auparavant (juste avant que le savant fou ne se fasse descendre d’un coup de doigt pistolet) sur Taniguchi l’on rendu très instable et lui rappelle son passé, font remonter en lui des instinct enfouis depuis longtemps dans la boue de son cœur. Sa femme enlevée, il cède définitivement et laisse ses mutations s’exposer au grand jour. Il poursuit la voiture des ravisseurs à vélo, puis à pied, attaque le QG de son frère, qui le reconnaît, et envoie un de ses hommes l’attaquer. Cela excite encore plus la volonté destructrice de Taniguchi, qui se transforme petit à petit en robot, laissant petit à petit se greffer sur son corps des plaques de métal, des tuyaux, etc…




Le duel commence enfin entre les deux frères, dont l’un ne sait toujours pas en face de qui il est, seulement mû par sa rage (et son amour pour sa femme ?). Il parvient enfin à tuer son cadet après une lutte suivie à distance par sa femme via des caméra que le frère avait reliées à ses yeux. Mais celui-ci laisse à Taniguchi un terrible héritage : par un tuyau qu’il fait jaillir de son front (la seule partie intacte de son corps, broyé par une presse à métaux) il communique à son frère tous ses anciens souvenirs et lui rappelle ainsi son acte monstrueux, achevant la mutation de Taniguchi, qui, aidé par les anciens sbires de son défunt parent, se transforme en char d’assaut et rase Tokyo.

 Calmé, il redevient lui-même, le bon père de famille, donne la main à son fils et à sa femme, qui a cette phrase lapidaire devant les décombre de la mégapole : « comme tout est calme… », Puis le film se termine…




 

*

 

Vous l’aurez compris, ce film est un peu barré. Enfin disons qu’il est extrême, jusqu’au-boutiste dans ses opinions et clairement emmêlé dans son scénario. Relecture de Tetsuo, élargissement de ses thèmes et de son public potentiel par le travail en couleur et le léger décalage du genre, qui passe de l’horreur métallique pure à un film plus fantastique, proche d’une certaine science fiction assez angoissante. Réalisé par un Spielberg il aurait sans doute été un grand succès du genre, mais aurait perdu sa saveur et son âme « punk ». Réalisé, monté, joué, scénarisé, tourné, retouché par Tsukamoto c’est un OVNI, un film inconnu, mais une plongée inquiétante en plein cœur de l’âme japonaise, de ses angoisses et de ses démons.

 Ses démons, ses fantômes, ses esprits, si présents dans le folklore nippon d’avant guerre, remis au goût du jour par le Kaiju Eiga (dont provient Tsukamoto, qui souhaitait enfant écrire des mangas sur ce sujet) et par les américain. Et oui, les américain et Einstein. Pour ceux qui veulent un indice, je dirais Oppenheimer, je rajouterais Enola Gay, Little boy et enfin Hiroshima. Et oui, pour un japonais ces noms sonnent non pas comme ceux qui ont raccourcit la guerre, mais comme ceux qui sont responsables des terribles désastres et des centaines de milliers de mort de ces 6 et 9 Août 1945, et encore plus, dans le cas qui nous intéresse ici, des milliers de mutations et de maladies causées par les radiations.




L’excellent commentaire de Dionnet rappelle justement cette ascendance de Gozilla, né de l’atome, qui influence Tsukamoto, ne serait ce qu’inconsciemment. La mutation donc, car on l’aura compris c’est la que je veux en venir, ne se fait pas avec ce réalisateur chez des monstres, mais sur des hommes, et constitue une sorte de solution (je ne vous ferais pas l’affront de citer la phrase que prononce Magneto dans X-men 3 à ce propos), mais aussi d’effet des problèmes des hommes. Dans le second volet de la saga Tetsuo, le problème de la mutation n’est plus abordé que dans la seule optique du rapport entre l’homme et l’acier dans nos société industrialisés, mais se décale, s’élargit vers une réflexion plus vaste sur les interactions entre les hommes et Tokyo, ville tentaculaire, monstrueuse, grouillante mais aussi insipide, sans vie, aseptisée (Tsukamoto rappelle ainsi que dans cette ville on cache les morts, on cache la pauvreté et les mendiants, etc…), tout en continuant –on l’a vu dans le résumé- d’explorer la relation homme-machine, à sa manière…




 Afin de me la jouer philosophe des bas étages du cinéma, je voudrais souligner l’aspect dualiste de ce film. D’un coté il y a la ville, les machines, les salary man, le bleu des vitres et le gris du ciel ; de l’autre la vie, les hommes mutant, le rouge de la fusion et le noir des armes, du métal. Le tout se termine dans une réduction, une fusion, une mutation de cette dualité en la personne de Taniguchi (aidé de sa femme), qui détruit certes la ville, mais pour mieux la recontruire, et perpétuer ainsi le cycle. A propos de cette phrase j’aimerai encore dire deux choses, qui peuvent être éclairantes : Primo : Tsukamoto a une vision bien a lui de la société. J’ai déjà eu l’occasion de dire qu’il n’aimait pas trop le monde dans lequel il vit, et encore moins sa jeunesse (celle du Japon en particulier, mais sans doute aussi celles de tous les pays riches et en paix), qui est nihiliste, anarchiste, ne construit ni ne détruit vraiment rien. Son époque favorite est en effet l’immédiat après guerre et toute cette génération qui a vu l’horreur et la mort de près. Il pense (sans doute à raison, mais ça pourrait donner lieu à un beau débat…) que ces gens, qui donc ont vécus des choses dures, attachaient et attachent (pour les survivants) de la valeur à la vie, et vivaient vraiment, faisaient des choses, on reconstruit leur pays. Il exprime ainsi l’opinion selon laquelle pour aimer la vie et vivre vraiment, il faut connaître la mort, y goûter, la frôler, la voir au moins, ce qui n’est plus la cas aujourd’hui.

Dans le film, c’est la mort du fils qui cause la « renaissance » du personnage central qui s’était forcer à oublier (à nier son passé) ce qu’il était… Il va même jusqu’à détruire la ville entière pour se sentir bien, et achever sa reconstruction. Attention tout de même à ne pas rapprocher Tsukamoto d’un anarchiste révolutionnaire et destructeur. Le propos du film est extrême, il est fait pour réveiller, il faut le prendre dans nu sens assez métaphorique. Le rêve du réalisateur n’est pas de raser la ville dans le sang ! Il ne faut pas non plus le prendre pour un de ces néo-nationalistes (qui sont d’ailleurs aussi ultra libéraux) qui ont tendance à ressurgir au Japon (voir certaines publications récentes, négationnistes, belliqueuses), et si ce n’est à se développer, à –au moins- se décomplexer. La film pouvant en effet être aussi vu (et n’est ce pas l’apanage des plus grands que de glisser plusieurs niveaux de lectures dans un film ?) comme un pamphlet anti-militariste (la secte des skinhead, habillée de noir), anti-négationniste (l’oubli volontaire condamné), donc bien loin de l’idéologie pourrie de ce genre de personne…




 Enfin, dernière chose à propos de l’analyse pure du film. Le coté un peu « Cent ans de solitude » (G.G. Marquez), malédiction familiale, atavique. C’est en effet le père qui « contamine » ses enfants, alors qu’il est lui-même atteint d’une bizarrerie de comportement (qui fait référence à un pinku Eiga célèbre parait-il…), enfants qui s’entre tueront dans une apocalypse métallique et magmatique… Une fois la malédiction accomplie (qui est moins longue que dans le célèbre roman de Marquèz, qui avait ses queues de chiens et se sabots parait d’un coup pâlot à coté des armes terminatoresques de Tsukamoto !), le cycle est finie, la vie reprend son cours, normal, heureux. Cette vision circulaire de la vie, du temps, n’était pas présente dans Tetsuo, mais apparaissait déjà dans Denchu Kozo, qui, lié à Futsu size no kaijin, représente le brouillon des deux long métrages…

 

 Eternel retour, volonté de puissance, deux concepts qui peuvent plus ou moins s’appliquer à ce film. A vous de juger, je ne prend pas de telles responsabilités !

 

 

Bien ! Venons en un peu à la mise en scène, qui pourrait se résumer par cette courte affirmation : elle rendrait épileptique un catatonique. Certaines séquence sont en effet des suites de plans ultra rapide (une est carrément un enchaînement d’image quasi subliminales par leur vitesse). Néanmoins, si cette caractéristique est bien présente dans le film, on ne retrouve pas les délires hermétiques du premier opus, et celui est donc bien plus abordable et supportable, ne serait que ce que par l’apport de la couleur. Couleur qui d’ailleurs servent à illustrer les différents états. Bleu pour la ville, carré, plate, morte, rouge forge, jaune magma pour les mutants. Les scènes de mutations sont ainsi souvent accompagnées d’un petit flamboiement au niveau du cœur. A la fin, la musique et la mise en scène (zoom/dézoom au rythme des battements) insistent encore sur cet organe, constitutif de l’être vivant. La photographie est donc travaillée avec acharnement de la part de Tsukamoto, qui a fait et refait els montages, les effets de scènes (notamment celle ou Taniguchi se connecte via des tuyaux aux cerveaux des skins), mais s’en déclare encore insatisfait. Malgré ce sentiment, il se dégage du film une plus grande maturité que dans les précédents, une plus grande maîtrise de la réalisation, un peu moins d’amateurisme mais surtout une vision plus globale, et donc plus intéressante de la société.




 Tsukamoto, que j’avais qualifié d’hypernerveux dans mon petit article biographique aurait tout aussi bien pu se retrouver avec l’épithète « d’acharné ». Qui ne serait pas impressionné par les scènes faites images par images, par lui seul, et qui relègue dans mon estime wallace et gromit au rang de gagueure ! Enfin bon, encore une fois c’est un film spécial, abordable mais extrème, choc, révélateur de son époque et sans doute culte aux yeux de toute une génération de japonais.

 

 

A noter : une séquence d’introduction à la Orange mécanique, ou un mutant tue un salary man avec sa bande d’amis.



Les images en noir et blanc sont des photos d'Hiroshima et Nagasaki peu de temps après l'explosion des bombes A

 

*Voir oeuvres de Nietzsche.



Carcharoth



Publié dans Japon

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C
Je serais ravi de t'aider, si tu veux tu peux m'envoyer le texte (par le lien mail du commentaire, pas par la page du blog, ce n'est pas mon adresse mais celle de Nostalgic qui est en vacances); par contre je n'ai plus souvenir d'un Vilain Guy, et d'ailleurs il me semble que les personnages ne sont pas très bien identifiés en général... Bien que mes connaissances en anglais soit limitées (ou du moins pas à la hauteur d'une traduction digne de ce nom d'un texte entier) je peux peut etre t'aider sur quelques points de détail comme tu le dit...<br /> Voila, je te laisse me mailer avec tous les détails que tu voudrais que je tente d'expliciter, je répondrais au maximum de mes capacités du moment, donc n'hésites pas à mettre beaucoup, mais sans t'attendre a avoir toutes les réponses...<br /> Sur ce bon courage, et à très bientot !
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E
Tetsuo...et non Testuo, désolée ;-)
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E
Besoin d'aide sur films TestuoBonjour, je suis en train de traduire un texte (anglais- français) sur Testuo III et j'avoue être un peu dépassée, surtout dans le descriptif des volets I et II. Est-ce que quelqu'un pourrait m'aider un peu sur des points précis ? Comme par exemple le personnage de The Guy ? le texte parle de "villain The Guy". Mais "villain" peut voulor dire plusieurs choses en anglais...<br /> je vous en serai TRES reconnaissante<br /> merci d'avance
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E
Besoin d'aide sur films TestuoBonjour, je suis en train de traduire un texte (anglais- français) sur Testuo III et j'avoue être un peu dépassée, surtout dans le descriptif des volets I et II. Est-ce que quelqu'un pourrait m'aider un peu sur des points précis ? Comme par exemple le personnage de The Guy ? le texte parle de "villain The Guy". Mais "villain" peut voulor dire plusieurs choses en anglais...<br /> je vous en serai TRES reconnaissante<br /> merci d'avance
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C
Hum.... oui il est vraiment pas mal ! Mais je pense que je prefère le diptyque Tokyo Fist/Bullet Ballet. La musique est vraiment pas mal en plus... Ceci dit oui, il resume bien l'univers de Tsukamoto, on y voit toute sacréativité et ses thèmes favoris. Je n'ai pas parlé dans le commentaire de l'apparition de la boxe dans certains passages, mais bon, ça y est, et on peut vraiment voir pas mal des choses qui sont les thèmes centraux de ses prochains films....<br /> J'essaierai de faire bientot Hiruko the goblin, film commercial ou il a tout de même mis beuacoup de lui.
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