Police Tactical Unit, polar urbain d'un nouveau genre.

Voila le film qui a renouvelé le ciné honk-hongais. Depuis 1999, et le ratachement à la Chine, les producteurs et réalisateurs avaient un peu fuient la ville-état pour les USA. Johnnie To fait parti de ces quelques cinéastes qui sont restés. J.P. Dionnet raconte que To, pour les 100 ans du septième art a fait le pari de tourner 100 films. Comédies, films d'actions, et film plus personnels, comme PTU (prononcez à l'américaine bien sur, soit "pitiyou"). Ce dernier, un polar urbain se déroulant uniquement la nuit, dans les rues désertes d'HK, raconte une histoire toute simple: Saï, un flic de l'anti-gang perd son arme: Il demande alors à un de ses amis, appartenant à cette unité d'élite que sont les PTU, de l'aider à la retrouver avant le lever du jour. S'engage alors une course contre le temps, ou l'on va découvrir plus en profondeur les policiers, avant d'assister à un final extraordinaire

Pour ce film, J. To a encore eu recours à un casting de rêve: Simon Yam, Suet Lam, Ruby Wong, Maggie Siu... Ces quatres acteurs portent le film à eux seul, même si les "seconds rôles" ne sont pas jouer pour autant par des amateurs ! La musique... Que serait un film sans musique... Ici, elle est composée par Chi Wing Chung, à l'aide de guitares éléctriques, ce qui rend une atmosphère très bizarre et donne un ton étrange au film, un air de jamais vu, de jamais entendu !

Pour tourné ce film, ou l'on ne voit que des flics ou des bandits, Johnnie To a passé trois ans a tourné dans les rues de HK, le dimanche soir, entre 2 et 6h du matin, seule planche horaire ou les magasins ferment. Film éprouvant, film marathon, film épique, dans sa réalisation et son scénario (le dernier points surtout !).

Bon pour ceux qui voudraient connaitre l'histoire complète du film c'est par ici: Comme je l'ai dit au début, la trame scénaristique est vraiment simple (ce qui n'est pas antinomique d'un bon film !) : Saï, un policier à l'apparence bovine est segent dans l'anti-gang. Assez autoritaire et supérieur, il ne fait pas de cadeaux à ses hommes qui le lui rendent bien (l'un d'eux ira jusqu'a asperger sa voiture de peinture). Il pénetre dans un restaurant où mangent Cato et ses hommes, qui obligent sans cesse un jeune homme à changer de table. La tension monte tout de suite entre les mafieux et le flic. Chacun recevant à peu d'intervalle des appels, ils sortent du restaurant... Mais l'un des malfrats attend Saï, et raye sa voiture devant lui. S'engage alors une poursuite entre les deux hommes: arrivant dans de petites ruelles, Saï se méfie et préfére contourner le paté d'immeuble: il glisse alors sur une peau de banane et tombe, inconscient. Au même moment, Cato, qui était resté dans le restaurant un peu plus longtemps se fait poignarder, et tente de gagner l'hopital le plus proche avec un taxi. Mais, étant tranpercé de part en part, il meurt au court du trajet et emboutit deux véhicules. Lorsque Saï se réveille, il a perdu son arme, et le capitaine Ho (S. Yam) lui donne la nuit pour la retrouver, et lui propose son aide. Dans le même temps, Boule de nerf, le chef de la mafia et père du feu Cato, apprend la mort de ce dernier, et recherche le coupable. Les quêtes respectives de Saï et Boule de nerfs vont donc se croiser et se lier: Le policier promettant de livrer l'homme que recherche le chef de la triade contre l'arme, que le trafiquant dit détenir (puisqu'il a capturé les membres de l'ex-groupe de son fils, et qu'il les a "questionné" à sa manière...). Saï donne donc rendez-vous au hibou (l'homme que boule de nerfs recherche) et au père vengeur dans une rue déserte, à 4h... Il prévient aussi son ami des PTU, lui disant de venir juste après...

Le final s'annonce donc grandiose: il dépasse même nos espérances, puisque des membres de trafiquants débarquent dans la rue au mauvais moment, et, voyant les policiers, pensent à un guet apent... La fusillade s'engagne donc...

Polar d'un nouveau genre, signant le renouveau du cinéma HK, PTU a connu un grand succès, autant critique qu'au box office. Le style minimaliste, l'histoire courte et simple font de ce film un incontournalbe du cinéma de ces dernières années au niveau de l'asie.

La fin, qui ressemble un peu à une chute de nouvelle de Poe, est vraiment magnifique, et parait alors évidente ! Le suspense est bien amené, les scènes d'actions très réussies (To n'en est pas à son coup d'essai à ce niveau, cf Fulltime killer ou Breaking News) et l'ambiance vraiment particulière (un peu comme dans la dernière scène de fulltime killer, mais tout au longg du film), mais très réussie.

Le film a reçu de nombreuses récompense (HK awards, festival de Cognac, etc...) et a été présenté au festival du film de Berlin en 2003.

Carcharoth