Goyokin, les corbeaux et la neige.
Goyokin, lor du shogun, Hideo GOSHA, Japon, 1969.
Goyokin est un classique absolu du cinéma mondial. Dans ce genre de situation il faut peser ses mots, et bien ils sont tous mûrement réfléchis. A limage dun « Sept Samouraïs », il est de ces films qui représentent à eux seul leur genre et leur époque, ou font figure dégérie pour un réalisateur. Et qui nassocie pas Hideo Gosha à Goyokin, ou à cette époque bénie des films de sabre historique. Bien sur, comme tous les grands metteur en scène (jallais dire génie, et puis je me suis rétracté, cest peut être un peu fort !) il dépasse son époque et le genre quil aborde, mais cela nempêche
Cela nempêche pas que dès que lon parle de classiques nippons en matière de films et surtout de films de sabre, Goyokin arrive sur le tapis aussi vite que le chef duvre de Kurosawa. Peut être moins connu du grand public, il nen reçoit que plus dhommage et destime de la part des amateurs. De plus, il se place dans une période que lon a souvent eu loccasion dévoquer et qui marche très bien avec le public japonais ; lère Tokugawa. La particularité de Goyokin est de ne pas situer laction du film à la fin ou au tout début de la période (qui dure 250 ans, entre 1603 et 1868), mais plus de 50 ans avant sa chute, donc dans des années que lon pourrait croire calme, prospère et ainsi peu propice à un film de combat. Mais Gosha explique la fin des samouraïs ab ovo et remonte aux premiers indices qui permettent déjà au héros de sceller la tombe des guerriers dès la fin du film, un demi siècle avant que celle-ci soit officialisée. Et cest sans être nostalgique quil filme cette mort, sans la regretter ou chercher à jeter la pierre, à lexpliquer par de nombreux facteurs exogènes. Il donne dès le début du film par la bouche de Magobei, le héros, la raison du déclin des samouraïs. Il sagit en effet pour lui de léloignement de ces derniers du peuple et de leur mission première, le protéger. Ils sont au contraire devenu des instruments de son exploitation. Pour que lanalyse un peu plus détaillée me soit facilité, je vais me permettre de brièvement vous rappeler lhistoire ainsi que les noms et rôles respectifs des personnages.
Nous sommes donc en 1831, sur un petit village côtier appartenant au modeste clan Sabai, mais qui à la particularitée de se trouver entre les mines dor du shogun et la capitale. Oriha (Ruriko Asaoka, que lon peut aussi voir dans « 47 Ronins » de Kon Ichikawa) rentre chez elle après 5 longues années dapprentissages à Edo, la capitale shogunale. Elle trouve son village dévasté et vide, hanté par les corbeaux. Ne sachant ce qui est arrivé, elle se reconvertit dans le jeu et surtout larnaque aux dès de pauvres ploucs
Trois ans plus tard, on découvre Magobei (Tatsuya Nakadai) exécutant un numéro pour un saltimbanque. Pris à partit par un samouraï qui souhaite en réalité le tuer, il quitte la scène et se rend chez un homme à qui il souhaite vendre son sabre. Ecoutant au dernier moment son sens de lhonneur, il se refuse à cette extrémité, surtout quau même moment il apprend une nouvelle qui change ses horizons. Les Sabai, son ancien clan, sapprêtent à recommencer la manuvre qui lavait obligée à quitter son clan trois ans auparavant. Autrement dit détourner un navire shogunal en provenance des mines pour lui voler sa cargaison afin de payer
les impôts du shogun, puis massacrer tous les villageois ayant assisté à lopération afin de ne pas laisser de trace. La seule trace du dernier escamotage étant Magobei, son ancien clan cherche à léliminer avant de refaire le coup. Et ce dautant plus quil avait obtenu la promesse avant de partir que cela ne se reproduirait plus. Avant même que lex-samouraï ait pu se préparer, il est attaqué par les hommes de main du clan, ceux la même qui lavaient provoqués lors de son « numéro ». Après les avoirs éliminés et questionnés, il décide de reprendre le chemin de son clan pour empêcher un second massacre, le fantôme du premier tournant toujours au dessus de sa conscience. Pour effacer le remord et retrouver la véritable voie du samouraï, il décide de voler au secours des habitants, comme les corbeaux avaient volés au dessus de leurs cadavres quelques années plus tot. Sur le chemin, il rencontre Oriha et son collègue Rokuzo poursuivit par des joueurs quils ont tentés darnaquer. Entendant le surnom de la jeune femme (« lenlevée par les dieux », tout comme le disait la légende à propos du village exterminé), il décide de la sauver et de la questionner sur ses origines. Il nose cependant lui avouer la vérité. Sur la route, il rencontre de nouveaux des sbires du clan, qui lattendent dans un village que deux bandes se disputent en permanence et qui est, en conséquence, vide. Il est très vite encerclé, seul dans une maison en flamme, et ne doit son salut qua lidée ingénieuse du couple quil a sauvé : Oriho et Rokuzo font en effet croire aux deux bandes que lautre à pris possession du village inoccupé, ce qui déclenche une formidable bataille, pendant laquelle Magobei senfuit.
Il a été peu de temps auparavant, et est de nouveau confronté à un terrible dilemme. Sa femme est en effet la sur du chambellan du clan, qui organise les plans criminels que Magobei veut empêcher. Et celle-ci est prête à partir avec le samourai si celui-ci ferme les yeux sur les manuvres de son frère, qui en plus leur fournit une grosse somme dargent pour couvrir leurs besoins immédiats. Mais le guerrier a choisit sa destinée, il renonce plusieurs fois à sa femme quil aime pourtant (la réciproque étant vrai) pour racheter sa condition et son honneur. Poursuivant sa route, il arrive au village déserté, et ourdit un plan avec Samon, un espion du shogun qui se fait passer pour un simple rônin opportuniste (ce quil est sans doute aussi par ailleurs). Mais ils sont démasqués et attrapés, le jour même ou le piège se met en place pour attirer le navire remplit dor. Utilisant la vieille ruse des naufrageurs, le chambellan Tatewaki veut faire échouer le bâtiment sur les nombreux récifs qui garnissent la baie (voir schéma pour le détail du plan machiavélique) en modifiant la place du signal des récifs.
Le plan manque de réussir, mais lévasion de Magobei, son intervention ajoutée à celle de Samon quil libère permettent à Oriha et son comparse dallumer le feu du bon coté de la baie, alors que lespion léteint du mauvais (coté). Son plan mis à jour, le shogun bientôt au courant, il ne reste plus à Tatewaki (le chambellan) quà mourir après avoir vaincu son bourreau et beau frère, Magobei. Le duel a lieu dans le neige, au petit matin, et sachève par une victoire un peu à larrachée du samouraï exilé, qui abandonne sa condition en même temps quil retrouve son honneur, pour redevenir un simple homme, puisque selon lui ce nest pas à une fête que lon assiste à la fin du film, mais à un enterrement, celui des samouraïs. Il sen va donc, dans la neige et le vent, suivit par Orahi qui se retrouve seule après la mort de Rokuzo, sacrifié pour la sauver (puisquil laimait sans quelle le sache et éprouve le même sentiment).
Pom-pom-pom Pam ! Vous venez dassister à la narration dun des meilleurs films que jai vu, mais aussi un des premiers en ce qui concerne lAsie, complètement par hasard. Javais bien évidemment beaucoup aimé (sinon ce blog nexisterais pas ou en tous cas je nécrirais pas pour lui), ce qui ma amené à me pencher sur dautres film du même genre, et ma fait découvrir de nombreux grands films et le cinéma japonais en général (même si je suis encore loin den être « connaisseur », tout au plus amateur). Cest donc avec une assez grande appréhension que je lai revu, tenté par lapparition de la fiche du film sur TOA. Mais finalement, pas de déception ou de grand virement dopinion, juste peut être quelques détails mieux vus et compris.
Hideo Gosha, cinéaste sur le tard, na pas réalisé beaucoup de films, et a part Goyokin peu sont connus en France, si ce nest par de récentes éditions dvd. Par cette seule uvre, il a néanmoins une renommé énorme, qui fait de lui « le maitre des films de sabre », alors que le moins que lon puisse dire cest que la concurrence était rude à lépoque, bien que le genre soit à cette date déjà en perte de vitesse, et surtout en mutation : de figures héroïques et noble on basculait vers des combattants torturés et pas très net. Magobei se situe un peu à la frontière, ce qui le rend particulièrement intéressant.
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Entre justicier et combattant désabusé ?
Magobei est quelquun qui oscille un peu entre les figures de Kambei Shimada (Chef des sept samourais) et de Ryunosuke (le Sabre du Mal), qui marche sur une corde raide tendue entre ces deux extrême de la condition de samouraï et se dirige dun pas décidé vers la fin dune partie de sa vie, en en étant conscient mais sans céder à lamertume, au cynisme ou au nihilisme. Fort de sa lucidité à propos de samouraïs, il décide au contraire de mener une sorte de baroud dhonneur, de retour au source de sa classe pour quelle disparaisse (en tous cas pour lui) dune façon honorable. Mais détaillons un peu ces deux êtres qui cohabitent en lui. La scène dont on peut évidemment se servir pour lillustrer facilement est celle ou il est en passe de mettre son sabre au clou, alors que celui-ci est de facture exceptionnelle, et constitue son seul héritage, le seul artefact qui le relie à sa classe, à son passé aussi. Alors que son arme (qui est aussi on laura compris son âme de samouraï) est quasi vendue, il ne peut se résigner, présentant peut être que sa vie même est attaché à cet objet, qui en effet cinq minutes après lui sauve la vie et le ramène à ses démons, à ses remords, et lui offre loccasion de faire tabula rasa en empêchant ce quil navait pu que condamner auparavant. Il souhaite à la fois sauver les villageois, mais aussi se sauver, aux yeux de son code dhonneur. Il réalise donc un syncrétisme entre dévouement total au code et quête destime de soi, dego. On note aussi une autre opposition : dun coté, ses idéaux tendent à se rapprocher de ceux qui faisait à lorigine la raison de vivre des samouraï (et de tous les soldats du monde) : protéger les faibles, les villageois, son clan et son honneur, alors que la mission effective des guerriers du XVIIème siècle avait bien changée : ils servaient leur fief et leur suzerain, point. De lautre coté il y a cet homme très pragmatique, matériel, désabusé et presque honteux de son rang : il nhésite pas à vendre ses talents à un saltimbanque, à vendre son sabre, à vivre comme un moins que rien, etc Il sait aussi les samouraïs condamnés, en train même de se faire seppuku, puisque ce sont leurs agissements qui les rendent nuisibles et inutiles, donc amenés à disparaître.
Magobei représente donc peut être le dilemme quaffrontent tous les samouraïs de cette époque.
Respect du code et conscience morale :
Lautre problème, lautre opposition qui parcours ce film est celle entre les obligations sociales du samouraï (Giri et bûshido) et la conscience morale individuelle. Magobei doit il laisser faire son clan, lassister même, sous prétexte que ses agissements sont uniquement motivés par la survie des Sabai ? Ou doit-il sy opposer pour sauvegarder la vie dinnocents, qui sont bien plus important que le prestige dun clan ? Dans un premier temps on la vu, encore dans lexpectative, il choisit de se retirer, de rester neutre, de ne pas se mêler des affaires claniques. Mais trois ans plus tard, quand, contrairement à la promesse quon lui avait faite, lhorreur est prête à recommencer, il choisit son clan et décide lui aussi de passer outre les règles et les promesses faites au clan (puisque celui-ci aussi lui a menti) pour sauver sa conscience en agissant moralement, fidèlement à son éthique dhomme même si celle-ci entre en contradiction avec la voie du samouraï.
Voie du samouraï, respect de la hiérarchie et exploitation.
A la fin du film, lorsque Magobei revient victorieux de son duel avec Tatewaki au village, il croise Samon et devise avec lui de son avenir. Lespion Shogunal, impressionné par lexemple du guerrier veut quitter son métier quil juge déshonorant et indigne. Il dresse en effet le constant suivant : « Qui se gèle et meurt dans le froid ? Les samouraïs. Pendant ce temps, le shogunat (que je sers) se repaît bien au chaud et engraisse. »
A cette chaîne, jajouterais des intermédiaires set une continuation, même si limage donnée par Samon est plus frappante et directe. En effet, le shogunat nintervient pas directement auprès des guerriers. Pouvoir pourtant à lorigine militaire, il est devenu administratif, tentaculaire et commerçant. Oui, le shogunat donc, sappuie sur les daimyo, seigneurs féodaux qui règnent sur des clans. Et ce sont ces clans, présurés par les impôts et constamment sous la menace dune dissolution shogunale, qui emploient les samouraïs et gère le territoire et ladministration locale. Au dernier échelon de léchelle, il y a les villageois, la piétaille, la populace paysanne qui fait vivre tous les autres (économiquement inactifs) mais subit aussi le plus de pression fiscale et physique. Le dilemme longuement exposé plus haut tourne donc aussi autour de cette question : le samouraï en létat est il utile, sert-il les bonnes personnes et les bonne cause, son code na-t-il pas été détourné de son but originel ? Et vu lévolution de laristocratie shogunale on est en droit de se le demander. Le pays est dirigé par une noblesse de robe avec qui les samouraïs et les daimyo de campagne nont plus rien de commun. Le microcosme dEdo fonctionne en quasi cercle fermé et rejette de plus en plus son aspect et son origine guerrière. On voit donc bien la les fameuses prémisses de lère Meiji que jévoquais plus haut : devenant de plus en plus commerçant, se tournant vers la civilisation européenne et industrielle il obligera les samourais à renoncer à leur sabre en 1868 et les destituera de leur piédestal, même si en pratique quelques-uns conserveront un pouvoir formel important.
Un retour de léthique originelle, le Hagakure ?
Le film se situe-t-il dans une mouvance fondamentaliste, ou est juste lépoque ou il situe son histoire qui le veut ? On ne peut oublier que le hagakure (ceux qui ont vu Ghost dog savent de quoi il sagit : un texte qui recadre la voie du samouraï écrit vers 1709-16, mais diffusé paradoxalement après 1868), même sil na pas été lu par tous les samouraïs de lépoque (le film se situe 120 ans après sa rédaction) sinscrivait dans un état desprit assez général, très loin dêtre un épiphénomène, qui prônait une sorte de retour à la source de la Voie du samouraï, basé surtout sur labnégation, le don de soi et le perfectionnement continu. La loyauté absolue, bien que toujours présente est un peu éclipsée au profit de valeurs plus spirituelles, elle leur sert de motif et nest pas (plus) une fin. Reste a déterminer la force de la corrélation entre ces différentes choses, mais ce serait vraiment trop long pour être fait ici.
Notons par ailleurs que le plus gros impact du hagakure et de la morale quil défend sest produit au XXème siècle, pendant la seconde guerre mondiale, moment ou ne pas avoir peur de mourir était pour le moins important. Après était-ce le véritable sens des préceptes, je ne le crois pas
Mer et neige, LE couple du film.
Vous aurez noté les nombreux couples (dopposition surtout) dont jai pu faire mention dans les paragraphes précédents. Mais il en est un qui frappe vraiment. Cest celui que forme deux éléments naturels du film : la mer et la neige, leau liquide et solide, celle par qui arrive lor, la sauvegarde du clan, la richesse, et celle qui amène la mort, la vengeance, la destruction, celle qui porte Magobei et celle sur laquelle flottent les vaisseaux shogunaux. Le film se déroule intégralement durant les périodes hivernales, et le froid est un élément central du film. Durant le dernier duel, on ressent presque la morsure du gel sur nos phalanges, on imagine les souffrances quendure les combattant, notamment Magobei qui a passé la nuit dehors après avoir longuement combattu, qui a aussi passé plusieurs minutes dans la neige jusquau cou, et qui a du mal a tenir son sabre Enfin bref on dit souvent que le décors est un personnage a part entière dans les films, cest ici totalement vrai, dautant plus que cest la première fois quun long métrage japonais était tournée en 35 mm avec les caméra panavision qui permirent de plus grand possibilités dans la réalisation et une meilleure fluidité : par exemple la scène dans les arbres, ou celle filmé de haut, entre le plancher détruit, lorsque Magobei est pris au piège dans une bâtisse en ruine. Cette scène me permet damener un autre acteur naturel du film : les corbeaux.
Une première précision important simpose. Ce volatile est un symbole positif au Japon : il représente lamour familial, mais aussi la vertu des guerriers pour qui il est un heureux augure en cas de combat. Ainsi, on peut voir une évolution de leur symbolique tout au long du film : Première scène, les corbeaux hantent le village (ils sont les envoyés des dieux selon la légende) et signale la présence des cadavres. Ils terrorisent Oriha et apparaissent comme agressifs et mauvais. Tout au long du film, on voit de nombreux vols, quils soient filmés pour eux même ou en arrière plan. Parfois même un gros plan vient accentuer leur présence. Ils sont les témoins de toutes les scènes (parfois même, comme lors de la scène précédemment évoqués dans la bâtisse délabrée a-t-on limpression de voir par leurs yeux) . Et à la fin, ils suivent Magobei et vole au dessus du combat.
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Jai déjà un peu abordé la réalisation lorsque jai parlé des panavisions. Rien ou presque à dire de plus, elle est très bonne, moderne, pas trop avide de symboles facile, on sent quand même les découvertes de nouvelles possibilités faites par Gosha avec ses nouvelles caméras. Mais maîtriser aussi vite et utiliser aussi bien ce nouveau matériel nest quune preuve de plus de sa maturité et de sa qualité de réalisateur.
Je ne pouvais parler de la neige ou tout simplement de ce film sans évoquer un autre grand classique, européen cette fois ci, Sergio Corbucci. Rien que pour son « Grand Silence », il est de nombreuse fois évoquée dans les articles sur Goyokin. La neige y tient la même place, ainsi que le héros équivoque, à moitié chevalier servant et à moitié démon tourmenté, bien que le premier aspect soit plus présent chez litalien que chez le japonais dans mon souvenir. Je dois dailleurs bien avoué que sans la lecture dune ou deux critiques de Goyokin je naurais pas pensé au film de Corbucci Mais celui-ci se glisse très bien dans le petit parallèle que je voulais faire avec les westerns en général. Même époque, même évolution ou presque (« pervertissement » des héros), même codes, etc Sachant que deux ou trois de mes films préférés sont des westerns, je ne métonne pas dadorer aussi celui-ci. Les duels, bien que plus lent (une balle ne suffit pas, il faut de nombreux coups de sabre) sont pourtant très similaire, ne serait-ce que dans la façon de les filmer, ou dans celle quon les protagonistes de se toiser. Pour finir avec le parallèle, il faut ajouter quhormis les hurlements du vent dans les arbres gelés et le bruit des vagues, la seule musique que lon entend ressemble furieusement à celle qui accompagnait Eastwood ou Bronson dans leur aventures, ou aux mélodies inoubliables de Morricone
Pour faire le tour du film, même sommairement, il faut encore que je parle des acteurs, et parmi eux surtout de Nakadai Bon je vais arrêter de voir des films ou il joue, car à chaque fois je suis obligé déditer mes précédents articles ou je disais que je navais jamais autant été impressionnés par ses performances pour pouvoir le dire dans larticle en cours décriture Sans rire, il est très fort. Armé de sa barbe et de son sabre, il semble plus tourmenté et rebelle que jamais. Chabal à coté fait pale figure. Et puis ses yeux, terribles, rougeoyant, seule source de chaleur du film, ils sont brûlant de fièvre, ivre de concentration dans les combats . Enorme ! Sans oublier sa voix charismatique, rare dans le film mais quon noublie pas !
Et puis il y a son opposant (car on le sait, et les gras devrait en faire un article, un vrai gentil à besoni dun véritable méchant, un bon ! ), Tetsuro Tamba, qui a joué dans Harakiri, Kwaidan, Kamikaze club et bien dautres . (200 films dans sa carrière le bonhomme, et pas des moindres !). Nul besoin de sétendre encore, il joue bien. Les autres rôles sont tous tenus pas de bons acteurs, au jeu assez homogène, seul les deux cités plus haut se détachent et tant mieux, ce sont les héros. Ah ! si, il y a la jeune Ruriko Asaoka qui touche par sa justesse et la palette de son jeu.
Pour finir et résumer, on peut dire que Goyokin résume à lui seul une époque et deux talents : Le japon pré-Meiji et les figures tutélaires dans le film de sabre de Hideo Gosha et Tatsuya Nakadai. Empruntant au western, ce chambara magnifique est aussi un film dune profondeur remarquable, avec des personnages complexes et beaux. Sans message particulier, on sent tout de même une grande réflexion sur la condition de samouraï et leur rôle derrière la caméra, ce qui nous change des milliers de chambara produit entre 1950 et 1975. Pour cela, pour la neige et pour lintelligence, ce film est un classique, un chef duvre qui mérite dêtre vu et ou de nombreuses scènes sont cultes.
Carcharoth