Baby Cart - Le loup à l'enfant de Kenji Misumi
Baby cart est un ensemble de 6 films, dont 4 ont été réalisé par Kenji Misumi (un autre Yoshiyuki Kuroda, et un dernier par Buchi Saito). Autant dire que ce sont tous des films a part entière, et pas simplement les pièces d'un puzzle, ou de simple "téléfilms".
Misumi a aussi réalisé certains Zatoichi, le dernier samouraï, la lame diabolique...
Comme je l'ai dit précédemment, il s'agit d'un ensemble de 6 films, mais dont les similitudes scénaristique et rapports qui les unissent permettent une approche unique. Peut être, si après quelques temps je trouve cet article trop court ou parcellaire, et si j'en ai le temps, ferais-je une refonte, dans laquelle je détaillerai chaque épisode. Pour le moment, il vous faudra vous contentez de ces brefs résumés et de ces quelques analyses.
Les 6 films sont les suivants: Le sabre de la vengeance, 1972; L'enfant massacre, 1972; Dans la terre de l'ombre, 1972; L'âme d'un père, le coeur d'un fils, 1972; Le territoire des démons, 1973; Le paradis blanc de l'enfer, 1974.
L'histoire est basé sur les mangas de Kazuo Koike, qui a assisté comme conseiller à tous les tournages, garantissant ainsi l'intégrité de son oeuvre. Il s'agit d'une commande de la Daiei (maison de production et de distribution), alors au bord de la faillite.
Selon l'essai de Nicolas Rousseau (pour La wild Side), ces six films aurait eu pour but d'illustrer le dicton, retranscrit dans le Hagakure: "Si vous n'avez pas été ronîns sept fois, vous ne pouvez pas revendiquer le titre de véritable samouraï". Il y aurait du donc avoir 8 films, ce qui a priori peut sembler juste, puisque à la fin du sixième, rien n'est terminé...(Wakayama a refusé de continuer a tourner, car la télé produisait en même temps une série sur le même sujet)
Et même si Misumi ne s'est pas appuyé ou inspiré directement de cette maxime, on ne peut nier que ses lettres, sinon son esprit sont bien présents dans les films. L'histoire est en effet la suivante: Sous l'ère des Tokugawas (et oui encore, comme dans Rebellion, Harakiri, et bien d'autres films de sabres...), la paix est maintenue par le pouvoir tyrannique du Shogun, qui controle les clans par le biais de deux organisations: Les clans Yagyu et Kurokuwa. Les premiers sont une organisation secrète, des Ninjas, chargés d'espionner les vassaux. Si ces derniers montrent le moindre signe de rebellion ou d'insoumission, le Shogun les dissous et leur chef est obligé de se faire seppuku. Dans ce cas, une fois qu'il s'est planté le sabre dans le ventre, c'est le bourreau officiel qui lui tranche la tête. A la fin du XVIIème siècle, ce bourreau, c'est Ogami Itto.
Mais un jour, les ambitieux Yagyu et leur chef, Retsudo, ourdissent un complot: ils tuent la femme du bourreau, et dissimulent des objets comprometants dans le sanctuaire personnel d'Ogami. L'envoyé du Shogun qui vient enquéter sur ce meurtre (un Yagyu bien sur...) ne manque pas de les découvrirs et condamne le bourreau à se faire Seppuku. Comprenant l'infâme complot, il combat en duel cet ennemi, les premier fils de Retsudo. L'armée intervient ensuite, mais, dans l'impossiblité de toucher Ogami qui a revetut le costume officiel portant les insignes du Shogun (sacré au plus haut point !), il peut fuir avec son fils.
Commence alors pour lui une vie errante, ou il est obligé de devenir tueur pour préparer sa vengeance. Il entre dans "l'enfer des damnés" avec son fils, Daïgoro.
Nous sommes alors, au niveau des DVD, au beau milieu du premier. La suite ne sera que combat ultra violents, duels, contrats à exécuter, ennemis à rechercher et pièges à déjouer. Mais, dans sa quête désespéré, seul (lui et son fils ne sont qu'une seule et même volonté dressé contre la vilenie Yagyu) contre tous, il avancera sans cesse, jusqu'a retrouver Retsudo dans "le Paradis blanc de l'enfer". (DVD 6)
La trame générale de chaque épisode sera toujours identique: Ogami Ito recevra un contrat, une menue besogne (qui deviendra de plus en plus difficile au fil du temps), et sera en même temps attaqué par un membre de la famille Yagyu. Fils, filles, enfant abandonné, tous iront pour protéger l'intêret de leur clan. Des flashbacks (très peu tout de même, seulment dans quelques épisodes) viendront expliquer la haine profonde de Retsudo pour Ogami Ito. (En dehors de la seule envie de voir occuper la prestigieuse fonction de bourreau par un membre du clan).
Les épisodes seront (peur être et plus tard) expliqués par groupe dans des articles. J'éspere simplement que ce petit aperçu vous aura donné envie de découvrir cette série de film devenus culte dès leur sortie, égal des Kurosawa, Gosha, ou Mori. (Voir aussi Kobayashi avec Rebellion). On y découvrira la rage d'Ito, sa colère, sa mentalité profondément nihiliste mais farouchen résolument tourné vers la vie tant qu'il n'a pas accompli son devoir, sa tache, sa seule obsession.
Les prestations de chaque acteur sont somptueuses, mais celle de Tomisaburo Wakayama se détache naturellement. Comme souligné dans le livret 'accompagnant les DVD, son allure débonnaire et an-athlétique, son apparente pesanteur sont en totale contradiction avec sa maitrise exceptionnelle du sabre (l'acteur pratiquait le Kendo). Ce paradoxe est illustré de la même façon dans les Zatoïchi, que le frère de Wakayama (Shintarô Katsu) a joué. Un talent familial, donc...
L'article de ClashDoherty ici !Carcharoth.