2009 Lost memories, Uchronie Coréenne.
S'inspirant d'un romand de Philip K. Dick, ce film est un thriller futuriste de Si Myung Lee (Duelist), avec Dong Gun Jang (Coast Guard, Friend) et Toru Nakamura, qui incarnent deux policiers, membres du JBI (équivalent japonais du FBI). Au début du film, on assiste à une sorte de réapprentissage de l'histoire de cette partie du monde: Un simple événement change: Le gouverneur de la Corée (un japonais, Ito Hirobumi) n'est pas assassiné en 1906 par An Chung Gun, un indépendantiste coréen. L'histoire est donc modifié par rapport à celle que nous connaissons: La Corée est intégré (presque) pacifiquement au Japon, qui s'allie aux USA pendant la seconde guerre mondiale, qui se termine en 1944 par le largage sur Berlin d'une.... Bombe atomique. Nous retrouvons nos deux hommes, Saigo et Sakamoto, devant un musée d'art, qui accueille une exposition sur la Corée antique. Le bâtiment est tenu par des terroristes du Hureisenjin, un groupement indépendantiste que le JBI croyait avoir dissous. L'assaut est sans merci, et tous les assiégés sont tués, même celui qui tentait de fuir, en se faisant passé pour un otage, emportant avec lui une curieuse lune. Un des officiers se rend compte que lors de la dernière attaque de ce groupuscule, cette lune était déjà dans les objets convoités... La coïncidence étant troublante, il effectue des recherches et se rend compte qu'il s'agit en fait d'un morceau d'une sculpture composé glyphes, dont cette lune fait partie. De curieuses légendes entourent le sanctuaire dont faisait partie la lune...
Il apprend ensuite que la patron de sa section lui retire l'enquête, pour d'obscur motif, mais il se doute bien que son origine est en cause: il est en effet Coréen. Il apprend aussi que la fondation Inoue, celle qui était responsable de l'exposition, est très proche de cette décision et des hautes sphères de l'Etat... Une période de doute commence alors pour lui, et il essaie de poursuivre l'enquête seul, en passant par ses réseaux (et en demandant des quelque service à Sakamoto, qui est resté son ami), tentant de comprendre pourquoi un groupe d'homme était prêt à se sacrifier, non pas pour tuer des japonais, mais pour récupérer un objet d'art ancien. Il va alors découvrir une terrible vérité, le secret que garde jalousement caché la fondation Inoue, et comprendre son importance politique...
La suite révèle le suspense, ce qui est particulièrement dommage...
Il entre en contact avec les membres du Hureisenjin, qui lui explique pourquoi ils combattent...
L'histoire a été changé, par le biais de la sculpture en lune: l'homme qui a empêché l'assassinat de Hirobumi était un japonais envoyé du futur. Le but du groupe est donc simple, récupérer le glyphe, rouvrir le portail vers le passé et réhabiliter le passé. Tout ceci apparaît irréel à Saigo, mais l'attaque ultra violente et sans pitié des hommes de la police japonaise, ainsi que de multiples détails le convainque qu'il s'agit bien de la réalité. Il se met alors en tête d'accomplir la tache que s'est fixé l'organisation.
Son ami est envoyé face à lui, en 1906, pour tuer l'indépendantiste, lui y va pour liquider l'envahisseur nippon. Après des adieux solennels dans la forêt, les deux amis se rendent au quai de la gare, et attendent le moment crucial...
Film passionnant, rondement mené, qui repose sur une uchronie assez réaliste, et sur un futur qui aurait très bien pu être le présent de la Corée: La domination du Japon. N'oublions pas que le pays du matin calme est le fruit de guerres, de conquêtes, tantôt japonaises, tantôt chinoises, puis russes, qu'en 1910 le Japon annexe officiellement ce pays, et ce jusqu'à la fin de la guerre de 1939-45. Puis, l'URSS et les USA déclenchent (entre 1950 et 53), la guerre de Corée: jamais les coréens ne furent aussi peu concerné par une guerre, et jamais il n'en furent autant victime: La pays avait été partagé en haut lieu entre Roosevelt et Staline (chacun dominant une partie du pays) juste avant la fin de la guerre, dans le cadre des conférences de Yalta, de Postdam, etc...(Tout comme furent cédés à Staline les pays de l'Europe de l'Est,...). Depuis ce jour, le pays est dans un état de guerre civile permanent, et est partagé en deux nations. Ce film tente donc de rendre la Corée à ses habitant, à ceux qui partagent la même culture, le même sol depuis des millénaires, mais qui ont été séparés par la guerre froide. C'est d'autant plus frappant puisque aujourdhui il s'agit du dernier endroit ou cet antagonisme existe toujours (même si c'est plus un épouvantail qu'autre chose...). Mêlant très habilement film d'action assez violent, au film politique (sociétal en tous cas), cette superproduction, financé par l'étranger n'empêche pas la réalisateur (Si-Myung Lee) de signer un film coréen, et non pas un simple blockbuster comme on en voit tant: L'aspect sur vitaminé, et les séquences "émotions" ne dissipe pas le fond du film, ce "plus" qui fait toute la différence. Cette tension, cette puissance de mise en scène, le discours qui sous-tend le tout, rien ne vient gâcher le grand spectacle qui nous est offert.
Grand jeu des acteurs, de la musique, effets spéciaux à la hauteur et combats très bien orchestrés font de ce long métrage un film indipensable de cette décennie.
Carcharoth