Tokyo Fist - Tsukamoto

Publié le par Nostalgic-du-cool

Le Fight club japonais. Réalisé avant lui, il l'aurait inspiré, même si aucun plagiat n'a pu être directement prouvé, et que Tsukamoto s'en fous...

Bon. Tokyo Fist est le troisème film de Shinya sur Tokyo, ville qu'il aime et déteste en même temps. Après les Tetsuo, il entre dans une réalisation plus "soft", plus douce, poétique, un peu surranée. Le message n'en perd pas pour autant de sa vigueur !

La femme entre ici dans le rôle qu'elle prendra depuis très souvent dans les films de Tsukamoto, celle de pillier, d'axe autour duquel se forment les hommes. Elle est l'élément qui permet à l'humanité de continuer son chemin, de ne pas trop se machiniser.

L'histoire, encore une fois, parait simple: Un employé comme il y en à temps dans le Tokyo moderne, sa foule, son métro. Justement, son métro...symbole s'il en est, de la déshumanisation: entassé comme des bêtes, debout, dos à la vitre, silencieux, les "salary-man" ne sont pas des modèles de l'homme bon...(Petit site sympa ici). Métro ou Tsuda, le héros (employé) rencontre un vieil ami: Kojima, devenu boxeur... Celui ci s'incruste dans la vie de couple de Tsuda, au point de repartir avec sa femme (qu'il n'a pas beaucoup forcée, cette dernière semblant chercher et harceler son Tsuda de mari : Quand je vous disais que les femmes étaient ce autour de quoi tout tournait...) après avoir copieusement tabassé son ancien ami.

Ce dernier, comme réveillé par cette débacle, s'inscrit dans un club de boxe (le même que Kojima), et s'y entraine assiduiment, avec en tête deux objectifs bien précis: se venger de Kojima et réconquérir sa femme, séduite par les muscles fermes du boxeur...

Au cours d'altercations entre les deux hommes, on en apprend plus sur leurs relations passées.... Une ancienne promesse, vite oubliée pour Tsuda, (une promesse à la vie pour Tsukamoto.).

Le film rapelle que, pour apprécier la vie il faut connaitre la mort; hors dans le Japon moderne, tout est asseptisé, toute mort est cachée, toute honte est dissimulée...

Tsukamoto ressent donc, de son propre aveu, comme une necessité de rétablir un certain équilibre entre la vie et la mort, du moins dans leur représentations. Tout son cinéma tourne autour de cette idée. Rien ne sert de cacher la violence inhérente à la vie, la mort, etc... Elle est necessaire à la juste appréciation de sa propre vie, nécessaire aussi pour conserver son humanité, ses sens en éveil, son corps en bon état...

La boxe s'impose donc naturellement comme le sport propre à réveiller toutes ces valeurs, à (ré-) apprendre la douleur, etc... Mais il y a autre chose, Le frère de Tsukamoto est boxeur, et il joue dans le film, et il a baigné dans ce sport depuis longtemps...

Pas besoin d'encore revenir sur le rôle de Hisaru, le femme de Tsuda, qui provoque ce réveil sciemment, et se joue des deux hommes pour les forcer à aller au fond de leur quête d'humanité...

Il leur faudra affronter leur passé pour reconquérir leur présent, et avoir un avenir...(Ouh cette formule toute faite de merde !).

Le meilleur film de Tsukamoto, et le plus accessible.

NB: On notera que, comme dans Tetsuo II, le film utilise pas mal le bleu et le rouge, couleur de la machine et de l'homme vivant (respectivement). Cela se voit bien sur les photos choisies...

Carcharoth



Publié dans Japon

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article