Le prince et l'arnaqueur (Dirty Ho), un film qui peut mieux faire...
Le prince et larnaqueur (Dirty Ho), Liu Chia Liang, Hong Kong, 1979.
Dirty Ho est le troisième film réalisé en 1979 par Liu Chia Liang, après Shaolin contre Ninja et The spiritual Boxer. Cest aussi le troisième volet de sa trilogie comique, qui comptait déjà Shaolin contre Ninja et My Young Auntie (1981). Avec ce film, jen termine donc avec laspect que jaime le moins dans la filmographie du grand maître des arts martiaux, celui qui a trait au comique. Si on retrouve certains gags et un sérieux un peu moindre dans dautres de ces films, cest dans ceux-ci que cet élément est poussé à son paroxysme et ou il a été le plus développé et travaillé par le réalisateur et son script, le toujours très efficace Ni Kuang.
Lhistoire est celle de Ho « dirty » Chen, un voleur de grand chemin qui passe sa vie dans les maisons closes et à y étaler ses richesses pour séduire les filles. Un soir pourtant, un joaillier du nom de Wang lui vole la vedette dans une joute à la plus magnifique caissette de joyaux. Lorsquil essaie de la lui voler et de le battre, il est surpris de tomber, de sembroncher et de rater lobjet de ses désirs en permanence. Larrivée de la milice le force au calme, car ses richesses proviennent de rapines. Wang, pour le protéger et lui jouer un tour, fait passer les objets voler pour les siens, et use de ses relations pour ne pas être arrêter. Il oblige ensuite Ho à devenir son disciple et à laccompagner dans ses prospections en bon vin et en uvres darts antiques. En fait de rencontres, il sagit plutôt de joute entre Wang, qui na de joaillier que le nom et ses ennemis, envoyé par un mystérieux commanditaire. Le jeune disciple finit par sen rendre compte et sauve la vie de son maître, blessé. Ils sont obligés de battre en retrait et de se cacher pour soigner la blessure de Wang, qui est en fait un prince royal pratiquant le kung-fu à un très haut niveau. Durant sa convalescence, Wang, allias le 11ème prince enseigne à son nouvel ami son kung fu « poli » et discret. Celui-ci laide ensuite à rejoindre le palais juste à temps pour la cérémonie ou lempereur doit désigner son successeur.
*
Lhistoire est simple, improbable et ce nest pas ce que lon retiendra de ce film, qui est par ailleurs lun des moins marquant que jai vu de Liu Chia Liang et Gordon Liu, à qui la moustache va très mal ! Il ny a pas de réelle fin, lamitié entre les deux hommes est peu développée, on ne sent pas lentente entre les deux acteurs alors que leur « couple » fonctionne très bien dans bien dautres films du même réalisateur ; les combats ne sont pas impressionnants, par contre ils sont intéressant set originaux : la plupart se déroulent en effet assit ou des positions de dégustation de thé ou de maniement dobjets dart, dans une ambiance presque amicale entre les protagonistes, qui séchanges des sourires et autres politesses pendants que leurs jambes sentrechoquent. Hormis ça, rien à signaler sur ce film. Gordon Liu nest pas mauvais, mais sans plus, Wong Yue est un peu juste, on entre aperçoit Kara Hui dans un simili combat. La scène douverture est encore une fois assez longue est belle, sans égaler toutefois les meilleures de Liu Chia Liang.
Dans le genre on préférera les Disciples de Shaolin, car ici le scénario est en panne, la réalisation égale mais pas appétissante et les combats bien quoriginaux ne sauvent pas tout.
Ne vous attendez donc pas à un chef duvre ou à un comique merveilleux, sans quoi vous allez être déçus. Tout au plus ce film vous tirera quelques sourires, les combats plairont aux fans car ils sont tout de même luvre dun grand maître qui pour le coup nest que ça. On ne retrouvera le bon réalisateur que dans 8 pole fighter (8 diagrammes de wutang) ou dans Les 18 armes légendaires de la Chine.
Réservé aux fans du genre (qui y préféreront tout de même les premiers films de Jackie Chan) et du réalisateurs (qui le verront pour pouvoir affirmer avoir vu toute son uvre) donc.
Les autres Kung-fu comedy de Liu Chia Liang : Shaolin contre Ninja, Mad Monkey Kung Fu et My young Auntie.
Fiche imdb.
Carcharoth.
PS: le film doit son nom à la série de film américain "Dirty Harry" dont il essayait peut être d'imiter le succés.