Les arts martiaux de Shaolin, un final mythique pour la trilogie Shaolin de Jet Li (1986)

Publié le par asiaphilie

Les arts martiaux de Shaolin (Nan bei shao lin), Liu Chia Liang, 1986

 

 

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Le temple de shaolin volume 3, aussi appelé « les arts martiaux de Shaolin » (Shaolin martial arts pour la version internationale) clôt la trilogie Shaolin avec Jet li. Débutée avec Shaolin Temple dont on a déjà parlé ici, poursuivie par les Héritiers de Shaolin dont une chronique a été écrite hier sur le site elle prend une nouveau tournant avec cet opus réalisé par Liu Chia Liang et produit par la Shaw Brothers. On rappellera à l'envie que c'est ce fabuleux réalisateur qui a entre autres offert au cinéma de kung fu la trilogie de la 36ème chambre de Shaolin, devenue mythique depuis grâce à la reconnaissance de quelques grands cinéastes et critiques. Et la je rejoins la critique de Hkcinémagic, car c'est bien cet opus qui est le plus réussi des trois, sans doute grâce à la patte du réalisateur. Grâce à ce film il peut renouer avec le cinéma qu'il aime faire et avec le succès (qui l'avait abandonné les années précédentes), le tout avec un budget important dans une coproduction sino-hong-kongaise historique puisque la première du genre ! Imdb désigne la Shaw comme producteur du film, en réalité le studio du Run run s'est retiré avant la fin et a laissé a la pearl river film le soin de terminer le métrage. Cette ouverture de la Chine continentale offre au réalisateur génial des décors et des possibilités encore jamais exploitées dans le cinéma de la petite enclave ! Une scène à la cité interdite, d'autres en pleines natures avec les monts chinois derrières, encore d'autres le long d'un fleuve tortueux, bref comme dans le second volume de la trilogie les décors sont superbes.

Il y a aussi une beau paquet d'acteurs de talents qui se joignent au fabuleux Jet Li pour donner à ce films des scènes de combats très réussies.

 

lesartsmartiauxshaolin  Mais revenons tout d'abord sur le scénario de ce film : Zhi Ming et Sima Yan sont deux orphelins dont les parents ont été tués par le cruel Hesao. L'un a été confié aux shaolin du Sud, l'autre à ceux du nord. Ils tentent tout deux de tuer le tyran le jour de son anniversaires, mais leurs tentatives parallèles se gênent et échouent. Aussi décident-ils de s'allier pour lutter, mais aussi pour fuir les recherches des troupes de Hesao. Les deux orphelins et l'ami de la jeune femme découvrent alors que leurs histoires se ressemblent. Il allieront les styles sud et nord du kung fu shaolin pour combattre sur son bateau leur ennemi commun, avec l'aide opportune de certains de leurs condisciples.

 

On le voit, Liu Chia Lang exprime son attachement à l'histoire du monastère auquel il est lui même rattaché (en temps que descendant de la tradition martiale), et met en scène ses propres théories du kung fu à savoir l'alliance des styles nord et sud, le kung fu comme moyen de défense et la non violence, ce qui peut sembler paradoxal à première vue. Mais c'est oublier la soif de justice qui habitent tous les héros et justifient leur violence épisodique. C'est aussi oublier que la plupart de ces héros sont moines ou rattachés à un monastère bouddhiste, philosophie qui prône le détachement du monde et la non violence. Ainsi, à la fin du film Zhi Ming le moine choisit de rester fidèle à Shaolin et remet le bracelet qui lui permettait de se marier avec Sima Yan (qu'il aime) à l'ami de cette dernière, lui aussi amoureux mais non tenu par les lois de la religion (puisque laïc). Il ne quitte pas la voie de l'équanimité et du bouddha, même si quelques temps auparavant il a participé à tuer un homme et a reçu son sang sur le visage. Rite initiatique qui ne le détourne pas du chemin qu'il s'est imposé.

 

lesmartial-arts-of-shaolin-huang-qiu-yan-et-jet-li-et-hu-ji  Ce film, c'est donc la renaissance (temporaire) d'un réalisateur sur la pente descendante, le renouveau du film de kung-fu sérieux (alors que le public ne jure que par les comédies à l'époque) et surtout l'explosion d'un Jet Li de plus en plus à l'aise à l'écran et en pleine possession de l'art de Wushun. Il est plein de vitalité, de vivacité, de joie de vivre et de facéties qui font des miracles à l'écran. Encore une fois le combat final est superbe et voit les protagonistes affronter une horde de soldat avec diverses armes jusqu'à la lutte à main nue contre Hesao qui ne peut rien faire contre l'alliance des styles sud et nord du kung fu.

 

Un bon wu xia donc, avec un réalisateur mythique, un acteur principal qui explose à l'écran, des décors somptueux, des combats époustouflants et une histoire classique mais efficace. La trilogie Shaolin se conclue en beauté !

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Carcharoth

Publié dans Chine et HK

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