Fudoh, la nouvelle génération, La vengeance à la sauce Kyushu
Adapté du manga dHitoshi Tanimura, 1996 (et pas 2001 !), Takashi Miike.
Fudoh, la nouvelle génération.
Fudoh est un film dont le titre nous renseigne peu. On le dit inspirateur* direct de « Old Boy » et de « Kill Bill ». Rien que ça. Le sous titre, « Le nouvelle génération », nous rapproche un peu plus du sujet. Et le sujet, mesdames et messieurs, vous ne pourrez jamais le deviner. Puisquil sagit des . Yakuzas, mais oui, encore. Encore Miike, encore Yakuzas. Tourné avant la trilogie que jai fini dévoquer dans larticle précédent (Black Society trilogy), mais sortit après, ce film tourne encore autour de lunivers souterrain des clans japonais. Fudoh est en effet le nom dun des chefs yakuzas. Bon on reviendra (encore !) sur la monomanie de Miike avec les yakuzas plus tard, pour linstant, un petit résumé.
Fudoh. Les Fudoh : il y a Riki, le petit frère, Iwao, le père et bien sur Ryu, laîné. Ce dernier est un petit peu trop ambitieux et indépendant aux yeux des boss de lîle de Kyushu. Il tente de simplanter sur lîle principale et sattaque aux gangs adverses, à Kobe notamment. Kobe, ça résonne tout de suite pour moi : tremblement de terre 1995. Mais cest aussi la ville natale dAmélie Nothomb. Ceci explique peut être cela. (Pourquoi je dis ça moi ?) Quoiquil en soit la tentative dimplantation finie dans des toilettes, par la mort quelque peu violente de lindic de Ryu. Les yakuzas de Kyushu se doivent donc denvoyer un signe fort à leurs collègues de lîle den face : un petit doigt suffira-t-il ? (pour plus dinfo sur cette coutume, voir en bas) Non, il faudra un bras entier (Tiens ça me rappelle Un seul bras les tua tous). Le père de Ryu, endossant toutes les responsabilités, se gausse dun ricanement dément : il sort de son kimono la tête de son fils, quil vient de trancher, sous les yeux de son fils cadet, caché derrière un pan de porte (et oui, les parois sont fines au Japon !). Voyant cela, le jeune enfant (dune dizaine dannée) se laisse glisser au sol .. hop la, fondu enchaîné, il réapparaît grandit de 10 ans, en tenu détudiant. Il se lève, son père passe, il larrête pour lui rappeler lanniversaire : les 10 ans de la mort de son frère. Son géniteur semble en faire peu de cas et vaque à ses affaires. Le regard de Riki lorsquil se retourne nous dévoila tout de suite ce qui va advenir En effet, si la scène qui suit nous montre le train train bien huilé dun des quatres membres de clan Nioh, en train de taper des balles avec une batte, on se doute quun grain de sable va venir enrayé la belle machine chargé de lui envoyé des balles, qui sert de support au générique. Ceux qui mont cru sont des ânes et des moutons de panurges. Non je déconne, ils ont eu raison, bien sur, car on assiste au massacre (pas à la tronçonneuse, les japonais sont bien plus raffinés et efficace !) des quatre lieutenants du clan susdit. Quadruple meurtre, quatre manières différentes : lun se fait descendre par deux gamins de cinq ans, qui abattent aussi ses gardes du corps aussi froidement quun tueur professionnel. Un autre, arrêté par la police, boit un café un peu trop serré (quand je vous dis que seule grand-mère fait du bon café !), qui liquéfie ses entrailles, et tout le reste, remplissant la voiture dune bonne centaine de litre de sang.
(La, effectivement, jai tout de suite pensé à la voiture de Tarantino dans Pulp Fiction, ou au cou-pommeau-de-douche dans Kill Bill). Un troisième est abattu bien plus classiquement par une rafale de pistolet mitrailleur en pleine fête Yakuza. Quant au dernier, le plus original pour la fin, cest une jeune strip-teaseuse qui est dans la même classe que le jeune Riki (coïncidence !) qui, à laide dune arme non reconnu par lalinéa 4 de larticle 12 de la convention de Genève (pour tout vous dire, une sorte de tube en métal, genre sarbacane, quelle senfonce dans le vagin, qui, doté par la nature de poumons puissant, expectore un puissant flux dair (et pour re-tout vous dire, aussi bien dautres choses, tous les 28 jours ), permettant de projeter divers projectiles) lui fait traversé une fléchette dune oreille à une autre, sans passer par la case départ et sans toucher 20 000 francs (ou plutôt en lui empruntant un morceau de cerveau).
Nous voila donc avec quatre cadavres sur les bras, mais qui est donc le coupable ? Tatammm, Columbo me dit que sa femme pense que cela pourrait être le colonel moutarde, dans la cave, avec le chandelier. (mais merde, comment elle a deviné celle la ?) Personne ne semble sen préoccuper. Riki fait tourner son trafic de drogue avec le prof danglais, qui malgré une autorité débordante en salle de cours (à tel point quun élève qui navait pas remarqué à quel point son bureau était beau va le regarder dun peu trop prés, quitte a appuyer un peu sur le nez) se prosterne devant lui car il narrive plus à payer. Bon, un petit canaillou (qui semble nêtre quun vulgaire Sarakin**), mais de la à tuer ? ahahh. Bon ok, jaccélère . Vous laurez sans doute compris, son gang se compose dune masse incroyable dêtre hétéroclite : les gosses de cinq ans, les deux filles, etc bientôt rejoints par un géant du nom de Akira Aizone, qui a comme fait darme le meurtre de ses parents. Un gamin sans histoire quoi.
Mais une bande comme ça, ça échauffe les esprits. Et pour fêter le dixième anniversaire de la mort de son frère, le jeune et génial (et oué, cest une tête dans son école de commerce, à tel point quil passe ses cours au téléphone) Riki décide daller tuer avec ses amis les deux gardiens du temple, ceux la même qui 10 ans plus tôt ont décidé du sort de son frère. Les gardes du corps sont matés par Aizone, tandisque que le fils des gardiens (qui dort collé contre eux) est liquidé par la jeune Zenzai à coup de fusil à pompe Un coup de sabre, un second, et le tour est joué, les deux vieillards sont envoyés ad patres.
Après ce triple homicide, il leur faut encore « libérer » le père de Riki, qui serait sous lemprise de Nohma, le trafiquant dinformation (qui fomente un complot avec la Corée du Nord En vue dattaquer les USA !). Les deux tueurs de 5 ans sont envoyés pour cette mission, quils ratent, à cause de la trop grande dévotion dun des gardes du corps qui sinterpose. Il y aura donc une riposte : Le yakuza appelle Iwao Fudoh (le père) et le charge de faire revenir le calme, autrement dit déliminer son deuxième fils. Ce dernier ne trouve pas de meilleure idée que denvoyer son troisième fils, illégitime celui la, pour régler laffaire. Il faut dire que ce dernier est dun naturel plutôt violent (Il tabasse un cuisinier car le plat nest pas à son goût ) et sort tout droit des camps dentraînement Nord-coréen. Son pedigree semble assez complet : il se débarrasse en effet de toute la petite bande du jeune Fudoh : outre les gamins (que lon ne revoit plus depuis leur attentat raté), il fait exploser la moto dAizone, joue un prof de gym pour pénétrer impunément dans le lycée, défenestrer Zenzai qui était pourtant armée dune mitraillette, pour finir par brûler à lacide la pauvre Mika, en plein numéro Cette dernière a tout de même le temps de dire le nom de son agresseur à Riki, qui devine alors toute laffaire et va attendre Gondo chez lui, avec son sabre
Mais rien nest facile avec un agent spécial Nord-coréen, et ce dernier désarme facilement le jeune homme, lui fait traverser deux murs, lenvoie dans le fleuve et menace de létrangler (d'ailleurs petit truc rigolo. C'est un coréen. Donc que fait il ? il n'utilise presque exclusivement que ses pieds pour combattre ! Et oué, le Taekwendo, c'est pédestre... ça m'amène donc à parler de la scène ou le héros de Foul King (mais Nostalgic n'a pas parlé de cette scène alala) demande à un amis pratiquant ce noble art martial de lui apprendre à se libérer d'une clef, et toutes ses techniques sont à base de coups de pieds ! Caricatural pour sur, mais tellement drole ! Enfin voila, ici c'est pareil. Gondo a même renforcé ses shoes avec du fer pour pouvoir parer les coups de sabre !). Ce quil aurait dailleurs fait, si la nouvelle prof danglais nétait intervenue et navait fait sauter le caisson du demi-frère de Riki Mais revenons un peu en arrière : pourquoi cette prof, qui se ballade en tenue de cuir moulante dans le lycée, est elle intervenue ? Mais tout simplement parce quelle a rencontré la jeune Mika dans la bar ou elle se « produit », la raccompagnée chez elle, où elles se sont faite des confidences : La prof à un tatouage qui napparaît quà la chaleur, tatouage bien peu digne dune prof, quand à Mika, elle est Hermaphrodite ! Et ce qui devait arriver arrive, hopla tout ça copule joyeusement, relation bi, hétéro ou homosexuelle, on ne le sait, sans doute les trois en même temps. Après « laccident » de la jeune fille (hhéhé ça me fait penser, sans vouloir aucunement rajouter au gore de la situation, que pour un hermaphrodite, « fondre » est un comble. Salmacis, (au bon lait de brebis) la jeune nymphe amoureuse dhermaphrodite (son père était Hermès, sa mère Aphrodite, original nest ce pas ?) ne sest elle pas « fondue » volontairement dans le corps du jeune homme ? cruel rappel du mythe qui rejoint la réalité !), il a donc sans doute paru naturel à lamante de sallier dans le malheur au groupe de Riki. Surtout que lon apprend tout de suite après quelle avait été lamante de son frère, 10 ans plus tôt. Le groupe se reforme donc autour de ce noyau dur : Aizone (qui ressemble maintenant à robocop, avec des plaques de métal un peu partout), Minoru (la prof) et Riki. Le projet immédiat est denvahir Honshu afin dy étendre les activités. Mais avant cela, le jeune homme doit accomplir sa dernière tache
Il reste en effet son père, le meurtrier de son frère, celui qui à tenté de le faire tuer, à éliminer. Pour se venger, et pour prendre le pouvoir. Riki a le sens des traditions. Il se couche à lendroit même ou son frère a été décapité, son père arrive, le soir, son sabre à la main, et va reproduire le schéma, quand un cercle métallique apparaît et protége le cou de son fils, bloquant le katana. Riki attrape alors la lame à pleine main et défie son père. Celui-ci sort un pistolet, dont il vide le barillet sur le torse de son fils, qui seffondre pendant trente seconde, le temps denlver son gilet pare-balles et le voila debout, sabre en main. Un coup un seul, et dun grand cri la tête paternelle roule au sol. Le cercle est bouclé, la vengeance consommée. Le film touche à sa fin, heureusement vous commenciez à en avoir marre de ces tournures de phrases alambiquées et de cette histoire pourrie. Ce sont donc les obsèques du chef de famille. Nohma se présente, accueilli pistolet au poing par la garde personnelle de Riki. Mais ce dernier, magnanime, le laisse rendre un dernier hommage à Iwao, en lui adressant cette petite phrase : « Tu es le suivant, Nohma . La fête ne fait que commencer » Et la, musique métallique, le yakuza à la coupe « heavy » (qui mériterait bien de paraitre ici) se retourne et pointe un pistolet vers Riki, qui dans le même temps a dégainer un sabre. Arrêt sur image, écran noir, générique de fin.
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Et bien voila, jai déjà dit pas mal de chose, amené des éléments qui servent de commentaire dans ce résumé qui aurait pu être beaucoup plus court (Un jeune homme venge son frère, tué au nom des intérêt du clan par son père, Yakuza), mais jaurais alors du rappeler et évoquer des éléments inconnus. Toujours est il que jespère que vous avez compris lhistoire générale de ce film, un des premiers de Miike, sur son thème favori (on peut le qualifier ainsi rétrospectivement il me semble), les Yakuzas.
Bon, je voudrais revenir sur plusieurs points : tout dabord ce quil y a écrit sur le dvd : « Le film précurseur de Kill Bill et Old Boy ». Les éditeurs adorent ce genre de phrases accrocheuses quils collent partout, à tort et à travers. Ici aussi jaurais envie de dire. Old Boy pour la vengeance oui, kill Bill aussi, mais si tous les films qui traitent de ce sentiment plus que répandu sont les précurseurs de ce film, alors on na pas fini den dresser la liste. Dun autre coté, cest vrai que la proximité temporelle entre ces film, la présence récurrente du sabre et de la violence (mais comment parler de vengeance sans violence ? Dur et rare) peuvent arguer en faveur de laccroche. Et puis ici le thème central est encore une fois, les yakuzas, avec une histoire de lutte de pouvoir (qui nexiste pas du tout dans Old Boy ou Kill Bill) qui vient sy greffer. Encore une fois je dis ça rétrospectivement, après avoir vu la trilogie Blac Society, qui elle se raccroche à ces films. Par contre, et je lai déjà dit, dans la scène de la voiture jai retrouvé Pulp Fiction (1994) ou Kill Bill I (scène du conseil avec Oren Ishi). Jai retrouvé Old Boy dans la vengeance tardive, réfléchie. Mais pas tellement plus.
Par contre, autre point, une phrase de présentation du film à laquelle jai bien plus accroché est celle qui décrit ce film comme « Oedipien ». Oui, pourquoi pas après tout hein ? Coté négatif, labsence de mère, mais on peut dire quelle est remplacé dans le cur du jeune Riki par son frère, que lon voit jouer avec lui, comme une mère avec son enfant. Il y a le père, bien sur obstacle entre les deux frères (le frère « mère » et le frère « enfant » puisquil en tue un des deux Et ensuite la vengeance, qui est lobjet même du complexe, normalement causé par la jalousie, la gène occasionnée par le père, concurrent de lamour de la mère. Ici, cest plus explicite, viril, cest une histoire de sang. Il Lui a volé son frère-mère, il doit sen débarrasser, locculter. Dabord de façon métaphorique, il prend sa place au sein des yakuzas, puis finalement le tue. Le meurtre dailleurs, est laboutissement (le dépassement même ici) du complexe, qui doit se terminer par un refoulement, mais surtout selon Freud par « une destruction, une annulation du complexe ». Miike nest pas un littéraire un dirait, plutôt un littéral. Le père, nud du complexe, est détruit. Mais le fils dépasse le complexe, dépasse « le reste du père » (c'est-à-dire son ombre qui se reflète dans le mur que nous regardons quand nous voulons voir lavenir. Le destin nest il pas « une projection tardive du père » ? (Dostoïevski)), il voit en effet plus grand, plus loin que lui, ne renouvelle pas sa vision du monde Yakuza, veut apporter du sang neuf. Il ne compte apparemment pas respecter les traditions séculaires de sa « caste ». Il y a aussi, si lon veut bien me suivre dans mes élucubration interprétatives, sa bande, qui fait penser à différents archétypes du complexe en question : les gamins, pré pubères, très jeune, représente létat « initial ». Il y a aussi Aizone, manifeste de la virilité, de la puissance, dont dailleurs on vante indirectement dans le film le phallus géant (Justement trop grand pour le patron du bordel, qui a peur pour ses « filles »). Une des filles nest elle pas hermaphrodite, comme le complexe doedipe évoqué par Freud : Il ny a pas de complexes différents pour les hommes et les femmes, mais un même problème, les Hommes nétant pas déterminés à la base, « sinon par le regard des autres ». Et cest ce que dit Mika, lorsquelle se confie à la fausse prof danglais. Elle peut choisir. Enfin voila, divers éléments que jai retenus dans le film, et qui peuvent corroborer la vision oedipienne du film.
Bon au niveau du « but » du film (sil y en a un, nai-je pas dit déjà de nombreuses fois quil ne fallait pas vraiment en chercher une dans les Miike ?), on peut aussi, et même jaurais du le faire en premier, la phrase qui ouvre le film : « lhomme est plus féroce que lanimal, les loups ne se dévorent pas entre eux, mais les hommes se mangent tout crû les uns les autres. » Ce qui reviendrait donc à voir le film comme la démonstration de cette problématique. Vision qui nempêche en rien celle dau dessus, et aurait même tendance à la valider (?). Cest même la peut être, et je mavance beaucoup, au risque de tomber dans le précipice de linterprétation, le fil rouge entre pas mal de films du réalisateur. Cette capacité de lhomme à sautodétruire, bien quil y est souvent une note doptimisme, un foi dans lhomme. (« Lamour abstrait de lhumanité est presque toujours de légoïsme » Faut bien contrebalancer un peu les avis hum cest encore de Dostoievski).
Bon jai assez parlé, écrit, déblatérer, juste une dernière chose, un problème non résolu, un mystère qui demande éclaircissement : le bruit métallique, strident que lon entend quelque fois dans le film, par exemple à la fin lorsque Riki sapprête à menacer Nohma, et qui semble lui faire mal au crâne, quest ce ? Le bruit de la vengeance, lâme de son frère qui demande réparation ? Si quelquun à plus dimagination que moi, quil parle.
La montagne dans le manga "Fudoh"
Puisquon parle de bruit, parlons de la musique du film. Elle nest pas signé de lhabituel compositeur de Miike, mais de celui de Tsukamoto, sur lequel jai rédigé un court article : Chu Ishikawa (Ishikawa est une ville près de Tokyo, un rapport ?). En tous cas elle colle bien au film et pour ma part, jai supporté cette ambiance un peu industrielle, métallique (oué je sais jemploie beaucoup ce mot mais bon) sans rechigner.
Bon oui, jai oublié de parler du sous titre soit disant plus évocateur. Ben, cest lhistoire dun fils qui remplace son père et ses amis par les siens (damis, qui sont tous au lycée) dans le sang. Ca vous va ?
Zi end, zavez quà voir le film. Oups, javias dit quà la fin de larticle yaurait un paragrpahe sur la coutume du petit doigts. Bon en gros on appelle ça leYubisume. On se coupe la dernière phalange du petit doigt pour expier une faute. Voila. Un exemple dans Postman Blues.
Nohma est joué par Riki Takeuchi, un des acteurs favori du réalisateur: Trilogie DOA, etc...
Et au fait, vous savez pourquoi Yakuza ? parceque 8-9-3, le plus mauvais score au Hanafuda.
Les citations sur le complexe ddipe sont tirées de lEncyclopaedia Universalis.
*IMDb nous apprend aussi quun clin dil est fait dans Hostel II à la scène dans laquelle les enfants joue au foot avec une tête humaine enroulée de bandelettes.
** Sarakin : Prêteur avec très fort taux dintérêt. Usurier en gros.
Carcharoth