Champ (Cham -peu), Lee Hwan Kyung, 2011
Champ(ion?) est le premier film de Lee Hwan Kyung. Il est basé sur la performance du cheval Luna qui a émue une partie de l'opinion publique. Trop vieux, pas assez rapide ce cheval avait contre toute attente remporté toute une série de course et signé un record de victoires face à des adversaires donnés gagnants avec une très forte cote.
Un film de cheval donc, que j'ai regardé parce qu'il était coréen (il faut être honnête) ce genre étant allègrement squatté par les navets pour jeune fille pré-pubères. Et puis moi les chevaux je les aime avec un œuf, de l'ail des oignons du tabasco du sel et du poivre, avec une lichette de cognac et de moutarde. Ou dans l'arène des corridas (ça c'est pour m'assurer une controverse et plein de gentils commentaires!). J'espérais secrètement que le genre soit renouvelé, que le truc soit un peu second degré, truffé d'humour et décalé. Il n'en fut rien, c'est pulp, guimauve, bon sentiments en compagnie. Même les méchants sont drôles et gentils en fait. Que ceux qui cantonnent le cinéma coréen à The Murderersortent de leur bulle ! Le pays du matin calme produit surtout ce genre de comédie facile à vendre (535 000 entrées) à tous les publics. On a un bon père de famille, jockey de renom. Paf, juste avant son mariage accident de voiture, sa femme meurt et il perd à moitié la vue. Les bookmakers qui le finançaient le lâchent plus ou moins et il se retrouve sans cheval. Devant fuir ces mafieux, il se fait embaucher dans la toute nouvelle police montée. Il y découvre une jument au très mauvais caractère, in montable. Il s'attèle évidemment à la dresser et à l'amadouer. Cela fonctionne, il s'aligne à un trophée en quatre manche où seuls les vainqueurs progressent vers l'étape suivante. Mais sa vue baisse, courir devient difficile et dangereux ce qui effraie sa petite fille qui se rend compte du handicap de son père. Mais c'est la course de sa vie et vivre sans rêve équivaut à mourir...
Le film n'est pas objectivementmauvais, mais je n'ai pas aimé. Non pas qu'un bon divertissement cul-cul ne puisse me séduire, ou que je crache sur un bon moment passé devant un écran ou sur une happy end. Mais je ne sais pas, tout cela est trop rose, trop... Drama ! Et n'allez pas croire non plus que je ne sois pas sensible à cette histoire entre un homme et une bête mais je suis plus Danse avec les Loups que Cavale sur le dos d'un Cheval. Les tribulations d'un jockey ou la vie d'une jument qui passe du box au manège, du manège au box et du box à la piste ne me passionne pas plus que ça, surtout quand c'est enrobé dans du miel bien sirupeux et servit avec un Sauterne. Car je le répète c'est la que se situe le problème de Champ, histoire touchante et intéressante mais qui finit par énerver à force de mièvrerie, de pleurs et de courage du cheval.
Ceci dit je le recommanderai tout de même aux amoureu-x (-ses) du cheval pour peu qu'ils ne s'attendent pas à un chef d’œuvre du septième art. Car Champ ne l'est certainement pas malgré la bonne foi de ses acteurs et de son réalisateur.
Carcharoth