Brèves Miikiennes : Bodyguard Kiba, Takashi Miike, 1993
Bodyguard Kiba, Takashi Miike, 1993
Bodyguard Kiba est le troisième film de Takashi Miike. Comme les deux précédents il est tourné directement pour la sortie en vidéo et non pas pour le cinéma. C'est Hisao Maki (Big bang juvenile love, Bodyguard Kiba 2) qui s'occupe du scénario même si a ne se voit pas trop tant l'histoire est classique et aseptisée. Car si Miike n'est connu hors du Japon que depuis la trilogie Dead or Alive et Audition, il l'est au Japon depuis sa trilogie de Shinjuku (1995). Ce qui a été réalisé auparavant (uniquement pour le marché vidéo) est donc sans doute de bien moindre qualité en général, même si on peut déjà y déceler quelques unes des futures marques de fabrique du génial réalisateur. Tout ces films ou presque traient d'un sujet que Miike connait bien à savoir la pègre, les yakuzas et leur milieu. Pour cette trilogie du garde du corps il s'inspire d'un manga ancien et d'une première adaptation avec Sonny Chiba.
Kiba est le meilleur élève du Dojo Daito, il gagne sa vie et celle de l'école en protégeant contre rétribution des personnalités. Cette fois ci il s'agit de Junpei, petit yakuza qui a volé 500 millions de yen à ses patrons et qui sort de prison avec l'espoir de vivre une vie rangée avec sa compagne. Il lui faut d'abord récupérer l'argent caché et éviter de se faire descendre par son ancien clan. Pour cela il a embauché ce garde du corps dont le karaté est réputé invincible. Évidemment ses anciens camarades ne vont pas arrêter de les harceler afin de récupérer le butin et de se venger.
Il faut bien l'avouer, et au grand désespoir du fan de Takashi Miike que je suis, ce film n'a pas grand intérêt. Les bastons s'enchaînent, l'histoire avance de la manière la plus prévisible possible et se termine de même. La mise en scène est potable mais les idées barges sont bien trop sporadiques pour éclairer ce scénario faiblard. On voit quelques fois fuser les prémices de la patte Miike, mais rien de bien prenant tout de même. Seuls les fans comme moi doivent chercher à voir ce film qui n'est sauvé du nanard que par la performance de Ren Osugi (acteur que l'on retrouvera dans bien d'autres Miike!) et quelques scènes où l'on voit un début de folie douce. Mais l'alchimie du réalisateur qui fait souvent tout l’intérêt de ses films n'est pas encore présente. Je ne conseillerai donc pas ce Kiba pour découvrir Takashi Miike.
Carcharoth