The Sword with no Name (Bool-kkott-cheo-reom na-bi-cheo-reom / Le Sang du Guerrier), Kim Yong Gyun, 2009
Après une comédie romantique (Wanee et Junah, 2001) et un drame horrifique (Red Shoes, 2005) voici que Kim Yong Gyun se lance dans le drame historique aux accents de romance. Celui ci se déroule à la fin de la période Chosun (fin XIXème siècle), sous le règne mouvementé de la reine Myeong seong (Soo Ae). Cette dernière, juste avant d’accéder au trône à la surprise de tous rencontre Moo Myeong, tueur à gage sentimental. Quelque chose passe entre eux mais le destin les sépare. Moo Myeong s'engage alors dans la garde impériale après avoir combattu la plus redoutable lame du pays, le capitaine de la garde royale. Il espère ainsi s'approcher de la femme qu'il aime et pouvoir la protéger des nombreux complots qu'ourdissent déjà ses ennemis à la cour. Celle qu'il appelle Ja Young (son ancien nom) est en effet une jeune femme curieuse qui a ouvert le pays aux étrangers afin de découvrir leurs cultures, et a passer des accords avec la Russie ce qui déplait fortement aux japonais... l'étau se resserre et les pressions internes et extérieures sont de plus en plus fortes.
Passées les deux heures que dure ce Sword with no name, je me suis rendu compte qu'il me laissait un peu l'impression de la Cité Interdite de Yimou. C'est à dire une déception. Moins grande certes que pour la fresque chinoise car les moyens n'étaient pas aussi importants et l'attente moins grande, mais tout de même. A trop vouloir toucher à tous les genre, à trop vouloir mixer l'Histoire à la romance, l'action aux sentiments Kim Yong Gyun perd le fil de son métrage, éparpille les idées et gâche un peu son film. Les combats notamment sont ratés et n'aboutissent pas à l'affrontement final escompté tout au long du film. Ils sont bien trop souvent placés dans un environnement tout virtuel, presque hors du monde avec des effets spéciaux et des mouvements de caméra assez inappropriés. Quel dommage que les deux acteurs ne puissent être vu dans de beaux combats au sabre, le film et leur talent s'y seraient bien prêtés ! Pour rajouter une touche de frustration j'ai cru tout au long du film voir dans l'épée de Moo Myeong un hommage à The Blade, et lorsqu'il [Moo] se sert du ruban que lui avait offert Ja Young pour lier son pouce à son épée j'ai espérer revoir quelque chose d'approchant le combat final du film de Tsui Hark. Mais il n'en fut rien et je restais comme un pauvre ère sur le bord du chemin de mon espoir. Arf.
Heureusement The Sword with no Name a des qualités qui compensent cette frustration liée aux combats (où plutôt à leur relatif manque). En premier lieu desquelles sa plastique et son esthétique (tant la photographie, les décors et costumes que le physique des acteurs/rices), un fond historique intéressant (bien que les multiples rebondissements dus à des complots à répétitions soient un peu trop nombreux), des acteurs talentueux et une romance tendre, platonique et qui fera chavirer les cœurs des plus sensibles sans pour autant énerver par trop de mièvrerie les autres. Dommage donc que le mélange des genre ne prennent pas, que l'action e viennent canaliser toute l'émotion présente dans ce film, dommage que le soufflet retombe trop souvent pour se voir regonfler juste après, dommage que le réalisateur n'ait pas dynamisé un peu plus son film qui semble avoir été étiré pour atteindre la barre des deux heures. Dommage que l'alchimie ne prenne pas entre les différents genre qu'a tenté de lier Kim Yong Gyun dans ce Sword with no name.
Pour finir, je remarque encore une fois dans un film coréen récent une grande importance donnée à la persécution des catholiques, ce qui m'amène à me questionner sur la place aujourd'hui des adeptes de cette religion dans l'industrie du spectacle coréenne. Si quelqu'un a une réponse ou des éléments à apporter, je suis preneur.
Un film divertissant, beau (sauf les combats trop numériques et virtuels) mais avec un montage et un scénario qui a tendance à s'éparpiller et du coup à perdre de son intensité et de sa force. Dommage, le potentiel était la.
Carcharoth